jeudi 28 juillet 2016

Yaks, boue et plantages

Si le texte ne s'affiche pas dans l'email, allez voir l'article sur le blog: http://lesaventuresdecyriletarmony.blogspot.com/

Après notre stop technique à Bayankhongor, nous sommes donc repartis tranquillement vers le parc national des 8 lacs. Comme à notre habitude, nous choisissons le chemin le plus court (pas toujours le plus simple) à travers les vallées verdoyantes où pâturent les yaks.





Par hasard, nous tombons sur des sources d'eau chaudes où Cyril a tenté de prendre un bain chaud mais à peine les fesses dans l'eau, une jeune mongole est venue nous virer car apparemment c'était une yourte privée… Oups !


Le lendemain matin, réveil matinal par Domi et Véro qui étaient devant nous et viennent nous prévenir qu'il n'y pas de piste pour passer le col et qu'ils font demi tour. On se recouche et à notre 2ème réveil, on va se renseigner auprès des locaux… Après quelques verres de lait de yak et une discussion franco-mongole difficile, c'est toujours pas clair si c'est faisable ou pas donc on décide d'aller voir à quoi ça ressemble. 1km à peine plus tard, nous croisons un 4x4 d'agence avec des touristes français qui nous disent de faire demi tour car ils sont restés plantés toute la nuit. Ça s'annonce mal… Mais d'un autre côté, la piste existe et le chauffeur mongol dit que ça passe peut être avec notre Iveco. Etant à seulement quelques kilomètres du col, on décide d'aller voir par nous même et au final, après 4h de hors piste dans la mouille (hautes herbes gorgées d'eau) à slalomer entre les blocs de pierre, c'est passé sans même se planter !






La montée jusqu'au parc des 8 lacs n'est pas de tout repos non plus, mais l'avantage c'est qu'on est quasiment tout seul sur le site à l’exception d'une bande d'étudiants venus camper pour le weekend qui nous invite autour du feu.




Un peu déçus de ne pas pouvoir louer des chevaux sur place pour explorer le parc, nous reprenons la piste dès le lendemain en direction de la vallée de l'Orkhon. Histoire de relayer un peu Cyril, je reprends le volant malgré le terrain gras… Une marche arrière ratée et nous voilà plantés dans la boue :-( On dégonfle mais ça glisse toujours et nous voilà contraint à sortir les plaques , les cales et les crics pour se sortir du bourbier. 3h plus tard, on s'est déplanté et on continue notre route dans une piste aussi déserte que défoncée. 


Quelques kilomètres plus loin, on tombe sur un Toyota local enlisé jusqu'aux portières et nous voilà à renfiler les bottes pour essayer de le déplanter. Après plusieurs tentatives, on arrive à le sortir et du coup, tellement content, il nous invite à sa yourte où l'attend sa famille pour passer ce weekend de fête dans la vallée de l'Orkhon. Après un bol de riz au mouton et plusieurs bols de lait de yak, nous voila repartis le soir même avec eux vers les chutes de l'Orkhon. On s'arrête en route chez un membre de leur famille pour un verre d'arkhi (lait de jument fermenté alcoolisé – ca ressemble à du lait qui a tourné en plus acide… Mmmm!) pour finalement arriver au pied des chutes à plus de 22h. La journée fut longue….


Le lendemain, notre hôte vient frapper à l'Iveco dès 9h pour nous inviter au petit déjeuner (à base de lait de yak bien sur et de beignets) et nous passons toute la journée avec lui et sa famille. Après un déjeuner gargantuesque à base de mouton grillé à la pierre chaude, nous partons voir les fameuses chutes, puis nous nous retrouvons à un Yak festival où les locaux essaient d'attraper des yaks au lasso, font du rodéo sur les plus énervés ou encore jouent au polo avec les plus dociles.





Après ces dernières journées bien remplies, nous décidons de la jouer plus cool en allant directement vers Tsetserleg (notre prochaine étape) via le monastère de Thövkhön. Objectif loupé car le monastère , soit disant accessible en 4x4 d'après nos guides , se trouve en fait en haut d'une montagne aux pistes abandonnées et défoncés par les chevaux depuis plusieurs années. 
Résultat: 5h de franchissements extrêmes pour 6km dont la moitié parcourus à pied et à cheval en reconnaissance. A 22h, à 3mètres du parking, une dernière marre de boue en bloque l'accès… On repère, c'est un peu douteux mais ça devrait le faire. On tente et là c'est la merde, l'Iveco glisse sur le côté et nous voilà embourbés jusqu'aux portières ! Malgré l'heure tardive, un 4x4 qui passe par là tente de nous tracter mais rien ne bouge et nous nous enfonçons un peu plus. Du coup, on arrête les frais et on se prépare à passer une nuit un peu penchés :-)




Le lendemain, on se réveille de bonne heure décidés à pelleter pour dégager les roues avant de retenter de se faire tracter par des véhicules. On pelte pendant 2 bonnes heures puis un groupe de mongols avec 2 Toyota arrivent. Ils essaient de nous tirer à un puis deux véhicules mais deux cordes et une sangles cassées plus tard, l'Ivéco ne bouge pas d'un cm et toutes ces tentatives n'ont fait que l'enfoncer d'avantage dans la glaise… A ce moment là, on a commencé quand même à se demandé comment on allait pouvoir s'en sortir et j'ai pris sur moi pour ne pas me mettre à pleurer :-( Mais avec l'aide des mongols, on s'est repris et Cyril a sorti tout ce qu'on avait à disposition : 5 plaques, 2 crics, les cales, le pied de biche, le pull lift… pour lever petit à petit le camion. A 22h, après 10h d'effort intense et un grand soutien des touristes locaux et étrangers, nous réussissons à glisser de gros troncs de bois sous les roues arrières et pouvons aller nous coucher sereinement en sachant qu'il ne nous reste « plus qu'à » rééditer l'effort le lendemain matin pour les roues avant.



Et effectivement, le lendemain à midi, c'est chose faite et le premier 4X4 qui passe par là nous extrait facilement et met fin fin à nos 40h de sédimentation. Encore quelques heures pour tout « désembouer » et nous quittons les lieux bien décidés à éviter toute flaque douteuse pendant au moins quelques jours. Évidemment, ce n'est pas chose facile mais nous trouvons au moins un bivouac au sommet d'une colline, bien au sec pour une soirée série télé sous la couette bien méritée.

C'est même avec plaisir que nous retrouvons la civilisation et que nous profitons d'une après-midi peinard à boire des bières et manger des hamburgers dans une auberge australienne de Tsetserleg (Fairfied guesthouse: www.fairfield.mn) Enfin Cyril a aussi redressé les vélos qui avait un peu morflé dans ces péripéties

Hier après une matinée bien chargée a faire quelques bricoles sur l'Iveco et à tester les produits locaux, nous sommes allés explorer les steppes verdoyantes et fleuris des alentours à vélo. Une jolie ballade qui s'est terminée sous un gros orage... Décidément on aime les missions :-)




Toutes les photos de notre périple ici

Bises et a bientôt





mardi 19 juillet 2016

Gobi ou l'appel du désert



Nous voila de retour à la civilisation après avoir passé 8 jours dans la partie la plus isolée du désert de Gobi.


En résumé : des paysages époustouflants par leur beauté mais aussi par leur variété, des journées sans croiser ni même un mouton, des températures frisant les 45°C et bien sur des sensations fortes en 4x4 ou en VTT.






Nous avons commencé par passer quelques jours dans les plus grandes dunes de sable de la Mongolie : il ne s'agit que d'un seul « cordon » (ligne) de dune mais joliment bordé par les montagnes d'un coté et un oasis de steppes verdoyantes de l'autre. Et puis c'était aussi l'occasion pour nous d'avoir notre dose d'adrénaline: Cyril qui s'est pété le cœur à monter son vélo en haut des dunes pour quelques secondes d'une descente extrême et moi qui ai passé mon « permis Iveco-dunes » (niveau 1er étoile) non sans quelques sueurs froides….







Ensuite, nous avons retrouvé Véro et Domi, les bordelais en Toy, pour aller dans l'extrême sud ouest du Gobi où même les yourtes et les chameaux se font rare, voire inexistants.






Les deux premiers jours, malgré la pluie, des pistes bien boueuses, et des orages toujurs menaçants, nous avons toujours eu un rayon de soleil au bon moment pour profiter des splendeurs du parcours avec entre autres : la traversée du massif de Khurzi Khana avec ses plis et replis, un joli canyon où nous avions pour voisins de bivouac un troupeau de chèvres et des vautours ou encore une belle arche naturelle dans un dôme de granite rose-orangé.











Les jours suivants, nous nous sommes enfoncés d'avantage dans le désert de Gobi à travers un désert noir et aride pour arriver sur le site grandiose de Khermen Tsav, un mix entre le Grand Canyon et Bryce Canyon mais sans personne hormis quelques lézards et marmottes. Bref, un pur bonheur… du coup on a ouvert bourgogne et foie gras pour fêter le 14 Juillet dans ce bivouac de rêve. Pendant 2 jours, nous avons exploré,en VTT et en 4x4, les canyons vertigineux rouge-orangé avec des beaux franchissements qui nous ont valu quelques sensations et coups de pelles…










































Nous avons ensuite continué notre périple vers le Nord tranquillement mais chaudement car suite à la casse du ventilateur moteur plus une température extérieure avoisinant les 45°C, il a fallu mettre le chauffage à fond dans l'Iveco pour empêcher le moteur de chauffer (On a quand même quasiment atteint les 50°C à l'intérieur…). Après un dernier bivouac désertique dans le beau canyon de Nogoon Tsav et ses roches multicolores blanches, oranges et noires et même vertes, nous avons retrouvé les steppes et les montagnes pour revenir à la civilisation, se ravitailler, régler 2-3 bricoles sur l'Iveco et vous donner des news évidemment ;-)

            










Nous voilà donc à Bayankhongor, à pratiquer notre mongol (enfin surtout notre langage des signes) avec un garagiste malhonnête (ça a chauffer, là aussi) avant de repartir vers la région des lacs et des volcans.

Le blabla c'est bien mais le mieux c'est de jeter un coup d’œil à nos photos pour avoir un petit aperçu de ce qu'on a vu... 

Et c'est ici !


A bientôt pour de nouvelles aventures….


PS : nous venons d'apprendre les événements tragiques de Nice, c'est vraiment moche… Toutes nos pensées à ceux qui ont été directement touchés.




samedi 9 juillet 2016

Steppes by steppes




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Sain bainou de Dalanzadgad, Gobi ! 




Déjà, 6 journées passées en Mongolie et pas une n'a ressemblé à la précédente !




 Alors que nous appréhendions les plaines Mongoles aussi monotones que sauvages, nous  sommes chaque jour agréablement surpris par la variétés des couleurs et des paysages.



 Certes,  nous  avalons  parfois  des  centaines  de  kilomètres de pistes par jour (pour la  plupart très roulantes heureusement) mais  depuis les belles steppes verdoyantes aux «  falaises de feu » en passant par de belles  montagnes agrémentées de jolis canyons  rafraîchissant, notre appétit de découverte est  comblé :-)
 















Quant à notre appétit d'aventures en tout genre, la Mongolie s'en occupe bien aussi, entre :
- notre passage de frontière de plus de 4h (aussi long que sympathique des deux côtés mais salué d'un beau salut militaire à notre entrée officielle sur le territoire Mongol),
- les pistes et hors-pistes absolument déserts avec parfois des franchissements « surprise » (Pour l'Iveco lancé à plus de 70 km/h sur piste, une légère ondulation déclenche parfois de beaux décollages, Ooops),
- des parcours en VTT (pour la visite des sites touristiques mais aussi juste pour se « casser le cœur » comme Armony qui a pédalé 27 km devant l'Iveco de bon matin ou moi qui me suis battu sur seulement 7km mais en côte avec du vent de face),
- la rencontre d'animaux sauvages (A notre tableau de chasse :1 Aigle Royale gigantesque, des Gypaètes Barbus et 2 Gazelles incroyables de vitesse)
- nos explorations gastronomiques (faut aimer le gras de mouton, je ne me plains pas)
- et nos tentatives de communication avec la population locale.

Bref, la mise en bouche est pas mal et nous comptons bien nous rassasier les prochains jours dans le Désert de Gobi où notre programme nous laisse imaginer quelques péripéties ;-)

En attendant, nous sommes à Dalanzadgad, le chef lieu local où nous assistons pendant deux jours aux fameuses fêtes du Nadaam.

     

Les photos ici !

A suivre...



samedi 2 juillet 2016

Baïkalothérapie

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Dimanche 26 Juin, nous sommes arrivés à Irkoutsk en fin de matinée comme nous l'avions espéré. Nous y avons rejoins Domi et Véro, qui vont également en Mongolie en Toyota (http://catrouentoy.blogspot.com) et avec qui on était en contact pour faire ensemble quelques étapes de désert où c'est toujours mieux d'être à deux véhicules en cas de plantage.


Après avoir fait connaissance et s'être donné rendez-vous plus tard, nous consacrons la journée aux tâches pratiques mais nécessaires. On attaque par une révision du camion (Déjà 10 000 km parcourus!) et c'est sans problème que nous trouvons de l'huile et un garage pour faire la vidange, une soudure et intervertir les roues, tout ça un dimanche et pour la modique somme de 23€ et encore c'est le prix « touriste ». Ensuite, après avoir trouvé une auberge de jeunesse pour enregistrer nos visas, nous allons faire un tour à Irkoutsk avec pour mission de trouver des infos sur le lac Baïkal. 




Bilan de la journée : pas passionnante mais au moins tout est fait et on a même profité de l'auberge pour se doucher, faire une lessive et dîner tranquillement avec Véro et Domi pour planifier notre parcours désertique commun dans le Gobi en Mongolie.






Le lendemain, nous partons donc à la découverte du Baïkal avec l'objectif de se poser un peu et de se reposer des dernières semaines.

Mission accomplie le premier jour avec une longue sieste au bord du lac puis passage sur la rive est pour finir avec un coucher de soleil splendide sur la plage. Parce que la bonne nouvelle locale c'est que le plus profond lac du monde, malgré une température moyenne annuelle de 4°C, est bordé de magnifiques plages sauvages où la température de l'eau peut dépasser les 20°c en été :-)

Et cerise sur le gâteau: sans moustiques !!!


Mardi, en direction de la péninsule de Svyatoy Nos (nez sacré), nous retrouvons Dom et Véro qui viennent de louper le ferry de peu. Trois heures d'attente plus tard, nous voilà embarqués pour la traversée de la Selenge, l''affluent principal du lac. Le ferry est tout petit et l'agencement des voitures se fait au cm près alors imaginez l'iveco là-dedans ! Quelques kilomètres de belle route plus tard le long de la vallée de Bargouzine nous nous retrouvons sur une section de 15km de tôle ondulée mémorable (c'est mieux qu'une séance de Powerplate ) à doubler des camions surchargés dans la poussière…


Tout ça pour arriver le soir même au parc national de la péninsule où nous nous faisons refouler soit disant à cause des incendies. Heureusement, notre maîtrise des systèmes de navigation et un peu d’insolence nous incitent à emprunter la piste parallèle à celle barrée et nous voilà dans le parc, sur la plage désertique, pour un bivouac idéal où nous avons l'agréable surprise d'assister à notre réveil à une belle démonstration de pêche traditionnelle d'Omouls accomplie au filet depuis la plage par une équipe d'une bonne trentaine de pécheurs. On a validé le soir même: l'Omoul grillé, c'est pas mal !





Nous passons donc les trois jours suivants sur la péninsule (gratos du coup) entre plages de sable de rêve, rando VTT/pédestre à la découverte des araignées et fourmis rouges locales, ascension du point culminant par 1500m (de dénivelé positif, les initiés auront compris) d'arête de sable et pierres enchâssées sous un soleil de plomb, baignades frisquettes de dépoussiérage ainsi qu'un peu de mécanique préventive.




Aujourd'hui, samedi 2 Juillet, nous prenons la route pour la Mongolie après un passage par Ulan-Oude pour faire le plein de provisions et surtout de carburants, bien moins chers en Russie.


Par ici les photos du Lac Baïkal.



A bientôt pour nos aventures en Mongolie… si on y trouve une connexion ;-)



Armony et Cyril