jeudi 29 septembre 2016

Razdelnaya, Premier 6000

Si le texte ne s'affiche pas dans l'email, allez voir l'article sur le blog: http://lesaventuresdecyriletarmony.blogspot.com/

Les placards remplis de nouilles chinoises, patés et fruits secs, nous quittons Osh pour aller explorer les montagnes du Pamir- Alaï où le pic Lénine chevauche la frontière Tadjik à plus de 7100m.
Les 180km de route à travers la vallée d'Alaï pour rejoindre le camp de base du pic Lénine sont à couper le souffle : des villages authentiques comptant plus de bétails que d'habitants, des canyons creusés par la rivière de part et d'autre de la route, des falaises rouges flamboyantes surplombées d'impressionnantes parois de calcaire qui focalisent tout l’intérêt de Cyril, nostalgique de ses entraînements (d'escalade) au Verdon.



Arrivés au pied des montagnes, nous nous posons une journée au bord de la rivière dans les prairies pour nous reposer (moi ayant une légère turista), préparer notre expédition et profiter de ce panorama sur les sommets enneigés sous un ciel d'azur avant de rejoindre le camp de base du Pic Lénine à 3600m. Véritable village de vacances l'été, le camp de base est désormais désert et il ne reste q'un couple de bergers, vivant dans une roulotte pour nous accueillir et nous offrir thé et victuailles tandis qu'on négocie le portage à cheval de nos affaires jusqu'au camp 1 à 4400m. Une heure plus tard, le deal est clos et nous allons nous coucher pour être en forme et prêt pour partir à 9h le lendemain matin avec Adan, son cheval et notre chargement pour 7jours d'autonomie (ben oui, on se dit que si les conditions sont bonnes, on essaiera peut être d'aller jusqu'au Lénine).






Jeudi 22, nous parcourons les 10km et 800m de dénivelé jusqu'au camp 1 sur un sentier bien marqué au milieu des montagnes colorées même si certaines traversées étaient bien exposées et vertigineuses (on se demandait comment le cheval faisait pour passer alors qu'on avait du mal à mettre nos deux pieds l'un à côté de l'autre). 3h30 plus tard, nous voilà au camp 1 sous un soleil resplendissant  et les montagnes pour nous tous seuls, un vrai privilège car vu la quantité de détritus et d'emplacements de bivouac, on se doute qu'ils doivent être nombreux en pleine saison…








Le lendemain matin, c'est encore sous un grand ciel bleu que nous partons pour notre premier objectif : le Pic Yukhin (5115m). Après 2h de crapahute le long d'une crête rocheuse, nous atteignons facilement le sommet. Et là c'est le paradis : pas un pète de vent, le soleil qui chauffe, du coup on en profite même pour faire la sieste après avoir casser la croûte :-) Après une descente express, on se repose entre lecture et parties de Yam's (J'ai même réussi à mettre la pâtée à Cyril, c'était mon jour de chance!)






Après ces deux jours plutôt paisibles, nous attaquons les choses sérieuses : réveil à 4h pour tout plier et remonter le glacier du Lénine jusqu'au camp 2 à 5400m. De loin, ça paraissait déjà très crevassé, mais de près c'était encore pire… Il nous aura fallu plus de 7h de stress et d'effort intense pour arriver à destination, 7h durant lesquelles Cyril a vaillamment fait la trace cassant plusieurs ponts de neige à son passage (j'avoue que j'étais pas très sereine quand je voyais sa jambe disparaître dans les profondeurs…). E pourtant, la journée n'est pas finie, il faut maintenant monter le bivouac sur un terrain assez hostile (cailloux, pente…) . Moi, j'avoue j'en peux plus et m'étale pour reprendre des forces à l'aide de pâtés et cheddar pendant que Cyril s'active à trouver un emplacement potable pour la tente. Quasiment 3h plus tard, nous voilà au chaud sous la tente bien fixée à l'aide de ficelles, de cailloux, etc. Je trouvais ça un peu excessif d'y passer autant de temps… Pourtant, quand le vent s'est mis à souffler si fort pendant la nuit que j'ai cru que la tente allait se déchirer, j'ai remercié dix fois mon McGiver de l'extrême d'avoir bien accroché et tendu notre tente :-)



Au petit matin, réveil difficile : le vent souffle toujours autant et la tente est gelée aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, on reste donc blottis dans nos duvets en attendant le soleil et en espérant que le vent diminue. 2H plus tard, le soleil pointe le bout de son nez mais le temps reste instable avec de belles bourrasques, on émerge quand même pour petit déjeuner (on a même du Nutella qu'on a trouvé parmi tous les restes laissés sur place :-) ) et consolider la tente. Après déjeuner et une partie de Yams, malgré le temps instable, nous décidons d'aller jeter un œil à l'itinéraire qui monte vers le camp 3 à 6200m.





Après une première montée, le temps se montrant clément (enfin toujours bien venteux…) nous décidons de continuer notre ascension pour atteindre le pic Razdelnaya à plus de 6100m, ça paraît tellement près… La montée est pourtant bien raide et à plus de 5000m d'altitude, j'ai l'impression de ne pas avancer : chaque pas est un dur effort et je donne tout pour arriver au sommet. Une fois arrivés, c'est la récompense : une superbe éclaircie dévoile le panorama sur les montagnes côté tadjikistan et sur le pic Lénine. Quelques photos éclairs en essayant de ne pas se geler les doigts et nous redescendons rapidement au bivouac pour se mettre au chaud et se remettre de nos émotions (enfin surtout moi, lessivée, comme si j'avais couru un marathon en moins de 3h !)






Lundi matin, malgré une nuit paisible et réparatrice, je ne suis toujours pas au meilleur de ma forme et le temps est toujours très instable. Nous décidons donc de redescendre et de ne pas tenter l'ascension au pic Lénine qui nécessiterait un d épart de nuit et 12h à 15h de marche continue pour atteindre le sommet et redescendre au bivouac. La descente du glacier est toujours aussi périlleuse avec ses crevasses et ce coup ci c'est moi devant et ça fait un drôle d'effet de sentir le sol se dérober sous ses pieds. Mais heureusement, comme à l'aller pas de grosse chute et nous voilà de retour au camp 1 en moins de 4h. 



On récupère tout le matos et les vivres laissés au camp 1 et chargés comme des mulets (enfin surtout Cyril qui porte pas moins de 25kgs avec deux sacs à dos), nus décidons de redescendre jusqu'au camion. Fatigués et chargés, le chemin du retour se fait long et douloureux mais nous arrivons entier à l'Iveco qui nous apparaît comme un hotel 5* :-)
Tandis que je m'écroule, Cyril nous reconduit dans les prairies au pied des montagnes pour pouvoir nous remettre de notre expédition et ranger tout notre fatras.



Après 24h de repos, ça va beaucoup mieux et on ouvre notre dernière bouteille de champagne pour fêter nos exploits ! Ben oui, on est pas monté au Lénine mais c’était quand même nos premiers 5000 et 6000.



Nous reprenons ensuite tranquillement la route vers Osh en prenant le temps d'explorer les magnifiques falaises et canyons repérés à l'aller. Cyril serait bien resté plusieurs jours pour grimper ces belles parois calcaires mais un avion nous attend pour un aller-retour express en France (en raison de petites obligations administratives à régler).





Mais pas de soucis, nous revenons très vite pour continuer nos aventures sur la route du Pamir au Tadjikistan.


Et comme d'hab, toutes les photos ici.

dimanche 18 septembre 2016

Kirghizstan, des glaciers au fesh-fesh

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Karakol, c'est un peu le Chamonix du Kirghizstan, la Mecque de l'alpinisme soviétique!
On y trouve plein d'agences de trekking/alpinisme et des montagnes de plus de 5000m où les faces nord ont été striées de voies aussi difficiles techniquement que faciles d'accès. Enfin, quand je dis facile d'accès, c'est très relatif : il faut quand même compter quelques heures d'Ural (gros camion militaire 6x6 de l'ère soviétique, voir article précédent) qui font ici office de téléphérique, puis une bonne journée de marche pour poser son bivouac sur les glaciers au pied des faces. Évidemment, ici, pas de refuges, pas de secours, les cartes les plus précises sont au 1/100'000e, les sentiers ne sont entretenus que par les vaches (qui ne vont pas toutes dans la bonne direction, bien entendu) et en l’absence de ponts aménagés, chaque torrent à franchir devient un challenge en lui seul !

Tout juste arrivés, nous nous sommes rapidement informés des conditions auprès des guides locaux afin d'imaginer un plan d'attaque du massif que l'on peut pénétrer par 4 vallées quasi parallèles.
La première, à l'est, est accessible par une piste réputée être « la plus difficile du monde » (dixit Lonely Planet)… Tant mieux ! Accompagnés de notre équipage belge à bord de leur Defender (que nous avions rencontré au passage de la frontière, cf article précédent) prêts à en découdre après nos récits d'aventures Mongoles, nous remontons la-dite piste qui ne s’avère évidemment pas si infranchissable que ça mais qui nous permet d'atteindre les sources chaudes d'Altyn Arachan à 2450 m où repas et baignade ont été délicieux.



Le lendemain matin, nous avons laissé nos compagnons redescendre seuls pour nous tourner vers notre premier objectif alpin : une randonnée de deux jours en autonomie nous menant à un sommet rocheux de 4200 m surplombant le lac d'Ala-Kol . Belle ballade qui nous aura permis de valider nos choix de matos techniques et de bivouac ainsi que nos capacités physiques une fois chargés comme des mulets !



Après deux journées de repos et de prises d'infos, je me dis que l'ascension d'un 5000 m va être compliquée : les topos ne décrivent que des voies difficiles avec des camps d'altitudes qui demandent une logistique trop compliquée et engagée, la saison est déjà passée, les montagnes sont déjà désertes, trop de vent, trop de neige, etc... En plus, la piste qui permet d’accéder aux camps de base a été récemment emportée par un glissement de terrain, ce qui rajoute encore une journée de marche à l'aller comme au retour…



Déçus mais pas abattus, nous repoussons nos rêves de 5000 m à plus tard et imaginons une boucle de 4 jours mixte rando/alpinisme en autonomie totale. Après une bonne soirée crêpes pour prendre des forces, nous attaquons notre périple qui nous mènera aux pieds des 3 plus imposantes faces nord du massif en passant par des cols à 4000 m, des bivouacs entre 3400 m et 4200 m (idéaux pour l'acclimatation) et un sommet technique de 4500 m :-)



4 jours plus tard, repus et un petit peu éreintés après nos presque 90 km et 5000 m de dénivelés parcourus, super chargés, dans des terrains pas toujours faciles et quelque-fois totalement nouveaux pour Armony (qui se régale, soit-dit en passant), nous décidons de reprendre l'Iveco (à lui de trimer un peu), direction le lac Song-Kol à 200 km à l'ouest, haut lieu touristique du pays.

Mais d'abord, petit détour par le col menant à Karal-Say (au sud). La piste est neuve, les paysages glaciaires impressionnants mais c'est surtout un baptême d'altitude pour l'Iveco qui atteint pour la première fois les 4000 m ! Sans fumées anormales et sans perte de puissance significative, nous sommes rassurés pour la suite (Tadjikistan, Pamir Highway).


Nous choisissons donc de rejoindre le lac par une longue piste d'altitude… Bon choix, si l'on peut dire, puisque nous avons parcourus près de 180 km de magnifiques paysages à plus de 3000 m mais aux pistes surtout composées de trous et bosses. A 15 km/h, ça laisse le temps de contempler !!


Arrivés au lac, surprise: pas un chat ou presque. Nous qui nous attendions à des hordes de touristes… C'est vrai que nous sommes déjà en Septembre, les estivants ont déjà repris le boulot, hi, hi ! Bref, ambiance mongole : plein de camps de yourtes à touristes et personne pour nous proposer quoi que se soit! Armony fait donc le tour des campements pour trouver deux chevaux pas trop chers et dès le lendemain, nous nous lançons à l'assaut des steppes, seuls avec nos deux canassons. Quand je dis seuls, c'est sans guide/moniteur/instructeur/oujenesaisquoi car ici, sans rien y connaître (ce qui est définitivement notre cas), on peut louer des chevaux et partir seuls à l'aventure!! Et c'est top ! Nos montures sont dociles, on a cru comprendre que pour ne pas rentrer à pied, le mieux est de ne jamais les lâcher (sinon les attacher) et qu'en cas de doute sur l'itinéraire de retour, il suffit de les laisser aller, ils sont aussi pressés de rentrer au bercail qu'un guide de la compagnie de Cham après un Mont-Blanc! C'est marrant comme ça galope mieux au retour ;-)
En tous cas, on s'est bien marré, les paysages étaient idylliques et les galops grisants, J'ai quand même du retenir Armony dans ses pulsions d'alpinisme (!) qui voulait s'élancer avec son cheval sur des traces de bouquetins. Par contre, deux jours plus tard, nos adducteurs (courbaturés) nous rappellent toujours cette journée mémorable :-)

Avant-hier (Vendredi), nous reprenons la route direction Osh. Il faut d'abord descendre du lac qui s'étend à 3200 m d'altitude quand même. Nous partons par le col sud qui s'annonce vertigineux avec ses 33 lacets. Et c'est le cas ! Sauf qu'après 2 virages nous trouvons un camion arrêté mais surtout une voiture qui vient visiblement de dégringoler la pente entre les lacets… Un carnage ! Sur les 9 occupants (4 hommes et 5 moutons), 2 hommes sont morts sur le coup (c'est du moins ce qu'il m'a semblé après avoir tenté de détecter leurs signes vitaux), les 2 autres sérieusement blessés, 3 moutons éclatés, 1 qu'il a fallu achever et 1 indemne (son jour de chance ? Il partait sans doute à l'abattoir). Les secours ont été déclenchés mais le premier hôpital se trouvant à 100 km de pistes de là et sans hélico, il fallait attendre un moment. Une heure plus tard, nous avions fait notre possible pour aider et profitant de la venue de renforts locaux, nous avons pu nous échapper avant l'arrivée des secours officiels et des grattes-papiers qui vont avec…

Après tout ça, on a bien bouclé nos ceintures pour se lancer dans la longue descente de 2000 m qui nous amène à la vallée de Naryn. Changement de décor radical, nous venons de quitter des steppes mongoles et nous nous retrouvons à rouler dans du fesh-fesh (pire que de la poussière de plâtre, ça s'infiltre partout) au milieu de formations sablonno/cendreuses qui pourraient rappeler des paysages d'Iran.

240 km et deux cols plus loin : on arrive à Jalal - Abad, c'est toujours le même pays mais tout à changé: il fait chaud (+ de 30°C), on retrouve des arbres, les visages sont plus méditerranéens, les commerces empiètent sur la chaussée, les cafés ont des terrasses ombragées, les marchés sont des souks où l'on trouve de tout de la boucherie aux fraises des bois en passant par les pâtisseries Turques. Quelle vie! Quelle diversité ! Que la Mongolie est loin…




Ce soir, à Osh, nous profitons d'une guest-house/camping pour nous relaxer et faire le plein d'infos.En effet, l'endroit, au carrefour de toutes les destinations d'Asie, est le lieu de rencontre des travellers du monde entier. C'est la route de la soie version 2016 que nous vivons ici.
Et à bientôt pour le sud du Kirghizstan !








mardi 6 septembre 2016

Kazakhstan: canicule, luxe et montagne

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Après 400km de route bien monotone dans la campagne russe et un passage de frontière simple et rapide, nous voilà donc au Kazakhstan toujours accompagnés de notre rhume tenace mais nous pouvons désormais ressortir les shorts.



Notre premier arrêt dans la ville d'Ouskemen nous donne un aperçu agréable du pays : des rues et parcs superbement fleuris, des terrasses au soleil, des gens sympathiques et du gasoil à 30centimes le litre. Comme en Russie, nous n’échappons pas aux nombreux vestiges militaires russes (camions, tanks, canons…) exposés un peu partout mais qui permet à Cyril de me faire un cours sur la mécanique de l'époque ;-)



2 jours et plus de 1000km de routes complètements défoncées plus tard, nous arrivons dans les environs d'Almaty au sud est du pays. Nous profitons d'un bivouac agréable au bord du lac Kapshagaï pour nous remettre de ce trajet éprouvant et prendre un bain de soleil. Enfin c'était plutôt un bain de cambouis pour Cyril qui en a profité pour monter des feux de jour à LEDs et faire quelques bricoles sur l'Iveco. 






Après ce havre de paix, nous allons à Almaty où nous retrouvons bouchons, immeubles, restaurants jet-set, chaleur étouffante (40°C) et prix exorbitants. On décide d'aller à Kob-Tobe, l'équivalent de notre Montmartre, mais c'est plutôt un concentré de toutes les attractions possibles et inimaginables sur 2km2 depuis le parcours d'accrobranche au mur d'escalade en passant par le circuit de luge d'été sans oublier tous les classiques de fêtes foraines ;-)





Le lendemain, nous fuyons donc vers les montagnes au sud de la ville et en moins de 40km nous nous retrouvons à plus de 3000m au dessus du lac turquoise d'Almatinskoe. Malgré les barrières militaires dues à la proximité avec la frontière kirghize, nous réussissons à faire une petite rando qui se finit par une jolie course d'arête à 3600m nous offrant un beau panorama sur les montagnes et glaciers alentours. 



Cyril n'ayant toujours pas abandonné son rêve de me transformer en VTTiste de l'extrême, nous rejoignons l'autre vallée qui mène à la station de ski de Shymbulak qui aurait des pistes de Mountain Bike (selon des vidéos trouvées sur Youtube qui me donnent mal au cœur rien qu'à les regarder). Mauvaise nouvelle pour moi, les vidéos disent vrai : on peut monter dans le télécabine avec nos vélos et on a un pass « mountain bike » qui nous donnent accès à 3 pistes de VTT de descente classées comme facile, moyen et expert. Ouf ! Je vais pouvoir rester sur la piste verte :-)

Après une montée en tire-fesses T-bar à VTT (on accroche une sangle au guidon et on se fait tirer : c'est comme en snowboard, la montée est loin d'être reposante mais c'est efficace), nous voilà en haut des pistes facile et moyenne : on commence par la facile et ça m'a parut gérable et presque simple (faut dire que vu ce que j'avais fait la dernière fois, tout me paraît plus simple). Du coup, on passe sur la piste de niveau intermédiaire et là ça se corse avec des virages relevés, des rampes et des bosses mais je réussis à descendre sans chute ni bleus mais bien crispée sur mon guidon quand même ;-) 
Après plusieurs répétitions et une pause « chachlik » (brochettes de viandes), je me laisse convaincre par mon cher et tendre de prendre le télécabine pour aller voir la piste expert, au pire y'a un chemin 4x4 par lequel je pourrai descendre si c'est trop dur me dit-il. Le début paraît pas trop raide donc je me lance mais je déchante vite après quelques mètres face à des pentes que même mon vélo se refuse à descendre sur les deux roues. Après 4km de descente à moitié à pied ou un pied à terre et plusieurs chutes évitées in-extremis, j'arrive entière et limite contente de retrouver la piste intermédiaire qui me paraît presque divertissante :-) Pendant que je me remets de mes émotions, Cyril retourne faire « mu-muse » dans la piste expert, soit disant il descendrait aussi vite que moi en télécabine. Après deux crevaisons et une bonne gamelle, je le vois revenir 30 minutes plus tard : il a lui aussi son compte, nous pouvons ranger les VTT pour aujourd'hui.




Après cette escapade dans les montagnes, nous retournons sur Almaty pour aller au seul garage Iveco d'Asie Centrale dans l'espoir de trouver un nouveau turbo car le notre montrait des signes de faiblesse depuis quelques temps. Juste avant d'y aller, Cyril se rend compte que le problème de turbo a franchement empiré (l'huile ne suinte plus, ca pisse!) et qu'il devient urgent de le changer !! Le stress monte car on a s'attend à ce que le service center d'Iveco ne soit qu'une concession de « cols blancs » qui pourrait au mieux nous indiquer une casse… Nous trouvons donc la concession et sommes reçus comme prévu par des « cols blancs » dont un qui parle un peu l'anglais. On leur explique notre problème, et là c'est la très bonne surprise : non seulement ils ont le turbo neuf en stock mais qu'en plus ça coûte la modique somme de 160€ pose incluse (le même turbo coûte au minimum 650€ sur les sites de pièces auto « low cost » français :-)) Vu les prix, on en profite pour faire la vidange (20€ avec les 7L d'huile inclus) et acheter des plaquettes de frein. 7h plus tard, le cœur léger avec notre turbo tout neuf, nous partons d'Almaty vers l'est. 

Après 200km de bonne route, nous retrouvons de la tôle ondulée (ça nous manquait presque…) pour rejoindre la canyon de Tcharyn où il fait bien chaud. Une fois la température plus raisonnable, nous prenons les vélos pour aller explorer ce canyon qui atteint jusqu’à 300m de profondeur et où l'érosion a façonné dans la roche des formation étranges colorées, d'où son surnom de vallée des châteaux.






Vendredi 1er septembre, les réservoirs remplis à bloc (ben oui à 0,30€/L il faut en profiter), nous avons quitté le Kazakhstan via la frontière de la vallée de Karkara. Jamais un passage de frontière n'aura été si rapide et simple : pas d'attente, un bref coup d’œil dans le véhicule et à peine 20minutes plus tard, nous voilà au Kirghizstan. Prétextant la rencontre avec une famille belge qu'on a dépanné, nous fêtons notre arrivée par un apéro dès 17h !!

Le lendemain, nous sommes à Karakol pour explorer les environs du lac Issyk-Koul mais surtout pour trouver toutes les infos pour planifier nos 4 semaines à venir au Kirghizstan, paradis des alpinistes avec ses nombreux sommets de 5000m à 7000m d'altitude (soit pas mal de challenges à venir...)


Toutes les photos du Kazakhstan ici


A bientôt pour de nouvelles aventures !