dimanche 10 décembre 2017

Rien que du sable et des cailloux, du désert quoi !


Toujours en décalage temporel, voici la suite de nos aventures en Mauritanie:

On a donc retrouvé Daniel à Ouadane mais pas Gilbert qui s’est visiblement fourvoyer dans les méandres du fleuve Sénégal… Qu’a cela ne tienne, on part pour l’itinéraire prévu et il nous retrouvera plus tard à Choum.

Direction d’abord le Guelb er Richad, une incroyable verrue géologique, bien visible sur les cartes, faite de plusieurs anneaux concentriques. Il s’agit en fait d’une remontée magmatique qui a commencé à pousser un volcan qui s’est finalement effondré sur lui-même. Sympa mais faut le savoir car tellement grand que ce n’est pas visible au premier coup d’œil !


Ensuite, c’est d’immenses étendues de sable très clair que nous « survolons » en direction de la belle passe d’El Ghalaouiya. Le sable est si lisse qu’on en entend même plus le bruit des pneus et au gré des ondulations, nous nous retrouvons seuls au milieu de rien : fantastique !




Mais ca ne va pas durer !! Une petite centaine de kilomètres plus loin, la passe franchie (avec, au passage, super coin casse-croûte, gravures rupestres et un étonnant vieux fort abandonné), nous franchissons un beau cordon dunaire avec à la clé, un joli bivouac sous une dune à la belle et douce courbe de postérieur féminin… 
Exquis ! Et n’allez pas dire que je suis encore le pervers de la troupe : tous y ont penser dès le premier coup d’œil et y ont bien vu un trou du coup cul quand j’y suis monté m’y installer ;--)




Revenons au « survol » : fini, voilou ! La suite n’est que succession d’herbes à chameaux et champs de cailloux dans des paysages des plus monotones ; le néant ! En plus, Pierre et Annick souffrent du manque de confort offert par leurs suspensions, c’est interminable, usant pour les nerfs , alors on cherche sans succès des météorites et même de l’or aussi quand Daniel nous fait l’honneur de sortir son détecteur .

La récompense : le cratère de Tenoumer, 4 km de diamètre, une collerette bien circulaire d’une centaine de mètres de hauteur où des dunes s’y déversent , unique !


On reprend la guerre des nerfs jusqu’à Zouerat où nous retrouvons la civilisation , le goudron, les souks, mais aussi les nombreux contrôles de police dont un a pu constaté que notre permis de circuler du véhicule était expiré depuis une semaine … Erreur de formalité à la douane qui nous aura juste coûté une heure à poiroté de nuit que l’agent téléphone à son chef, qui téléphone à son chef, qui téléphone à son chef, qui… bon , finalement , on nous rend nos papiers en nous disant bonne route !


Bref : c’est ici qu’on a pu apercevoir les incroyables installations d’une des plus grandes mines de fer à ciel ouvert et qu’en part le plus long train du monde que nous suivons les 3 jours suivant.

D’abord par une belle route jusqu’ à Choum (où nous retrouvons Gilbert , rescapé du fleuve) puis par une belle piste sablonneuse relativement roulante où nous attend le point d’orgue de cette deuxième boucle : le monolithe de Ben Amira, le plus grand monolithe d’Afrique !


Il est déjà tard, ça a l’air raide, on se dépêche d’en faire le tour en Iveco par du hors-piste trialisant pour déterminer le meilleur angle d’attaque, on chausse nos baskets et nous voilà avec Armony à l’assaut des 400 mètres supposés d’ascension par des dalles raides et soutenues sans aucune assurance … Chute interdite : Le kif ! :-)


Une douzaine d’heures intensives de pistes plus loin on retrouve le goudron à Bou Lanouar et c’est déjà l’heure des séparations entre Annick , Pierre et Patrice qui doivent prendre leur bateau 5 jours plus tard à Tanger (2350 km quand même) , nous qui retournons à Nouadhibou et Daniel et Gilbert… qui sont repartis en arrière chercher une roue de secours égarée sur la piste !

De retour à Nouadhibou, on repasse à l’auberge des Dauphins où on apprend qu’ils n’ont pas eu de vent depuis notre départ mais qu’en revanche, ils en annoncent les jours prochains à Dakhla : trop de la veine :-)





On en profite donc pour farniente l’après-midi sur la plage du Cap Blanc et observer en passant un phoque moine qui batifole dans les eaux incroyablement poissonneuses du lieu : génial pour nos derniers moments mauritaniens puisque dès le lendemain , nous partons aux aurores pour franchir la frontière et avaler les quelques centaines de kilomètres qui nous séparent de Dakhla.



Fin de la Mauitanie .





vendredi 1 décembre 2017

Donne moi l'Afrique



Le 8 Novembre, après une dernière session de kitesurf mythique sur le spot de la dune blanche à Dakhla, nous voilà aux portes de la Mauritanie. On avait déjà presque oublié à quel point les passages de douanes sont laborieux mais on a eu une bonne piqûre de rappel : les gars qui te harcèlent pour te faire le change ou t’aider à passer les douanes, le scan complet du véhicule, les douaniers qui piquent une crise car on a dépassé de 50cm le panneau stop, les longues attentes avec tout le monde qui te passe devant, etc. Bref au total plus de 5h pour être enfin en Mauritanie avec un beau visa de 30 jours. Dès la frontière passée, on se sent déjà en Afrique et notre premier repas mauritanien le confirme : un succulent «Tiboudjen », riz au poisson, d’origine sénégalaise.

Requinqués, nous filons ensuite vers Nouhadibou pour découvrir un autre spot de kite, un peu similaire à la lagune de Dakhla, en plus sauvage. En effet, c’est même presque désertique… Quand nous arrivons à l’auberge des dauphins, nous retrouvons seulement les deux français croisés à la douane et les 3 marocains qui gèrent le camp. Nous passons deux jours dans la baie et vu qu’on a de la place, Cyril en profite pour perfectionner ses sauts, enfin surtout les atterrissages;-)




Nous reprenons la route pour retrouver Daniel et ses acolytes à Atar à 900Km de là. A mi-chemin, nous faisons un stop logistique à Nouakchott, la capitale. Sauf qu’on est vendredi midi, jour de prière, et donc presque tout est fermé (surtout les banques). On se retrouve donc à errer dans le centre ville chaotique entre le marché et les épaves roulant dans tous les sens, dans une atmosphère poussiéreuse et suffocante avec un thermomètre qui dépasse les 38°C ! On trouve finalement un supermarché « européen » et un resto pour reprendre des forces avec un bon poulet grillé au charbon ! Les 460km restant jusqu’à Atar nous paraissent long : la route est désertique et le thermomètre continue de grimper… L’avantage, c’est qu’on a pas de mal à trouver un bivouac et qu’on peut laisser le camion grand ouvert pour simuler un courant d’air.




Avant d’arriver à Atar, nous faisons un détour par la source de Tergit. C’est un petit oasis frais et verdoyant avec des palmiers dattier et une source qui résurge du sable. On retrouve la civilisation et les touristes, et parmi eux, Michel Sapin (ex-ministre des finances) avec ses collaborateurs escortés par Mohammed Ould Noueigued, le richissime PDG de la BNM (Banque Nationale de Mauritanie). Sans aucune idée de qui ils sont, nous discutons avec eux et nous nous retrouvons invités pour déjeuner. Après avoir laissé l’Iveco dans la cour d’un vrai palace avec des salons digne du château de Versailles, nous voilà donc à table autour de trois agneaux et 10 poulets et Cyril qui tape la causette avec Michel sur la coopération franco-mauritanienne. Surréaliste :-)




Nous retrouvons ensuite Daniel, Patrice et Gilbert à l’auberge Bab Sahara pour une soirée très sympatique entre voyageurs.

Le lendemain matin, nous laissons Daniel et Gilbert (que nous retrouverons 10j plus tard) et partons avec Pierre et Annick en Bremach et leur ami Patrice en Defender pour une boucle hors-piste concoctée par Pierre entre Atar, Moudjeira et Tidjika, plus au sud.



Au programme : une vallée de sable encastrée entre deux cordons de dunes, des oasis verdoyantes, des petits villages typiques, des oueds bien roulant, des franchissements d’herbes à chameaux bien moins roulantes, des dunes passant du blanc à l’ocre, des gueltas à crocodiles, des peintures rupestres et j’en passe… 



Bref, pas un jour ne se ressemble mais chaque jour, nous voyons des paysages époustouflants multicolores du vert des palmiers au noir des massifs rocheux en passant par le sable orangé et le ciel bleu azur. Le mieux c’est d’aller jeter un coup d’œil aux photos !






Pendant notre circuit, nous traversons plein de petits villages où vivent des familles dans des conditions qu’on a du mal à imaginer encore possible à notre époque. Malheureusement, le contact avec les populations locales est un peu gâché par l’image qu’ils ont du touriste blanc qui leur doit des cadeaux. Du coup, chacun de nos passages dans un village crée un attroupement, les enfants accourent vers les véhicules en criant « Donne moi bonbon », « donne moi cadeau » ou même parfois « donne moi l’argent », et pourquoi pas « donne moi l’Fric » tant qu’on y est ! 





Heureusement, il est facile de trouver des coins de bivouacs paradisiaques et isolés où nous pouvons profiter en toute quiétude d’une douche au coucher du soleil, des dîners sous les étoiles et d’une séance de yoga au lever du jour.






Le retour à Atar devait se faire par la route goudronnée mais au final ce n’était pas si roulant que ça : la route est en effet toute neuve au début mais elle est si peu empruntée qu’elle est recouverte par les dunes… Ensuite, il reste pas loin de 100km en travaux et c’est donc sur une piste poussiéreuse zigzaguant entre la route non terminée et les bas côtés que nous devons enquiller avec souffrance les kilomètres.






Après un rapide passage à Atar pour faire les pleins de gazole et de vivres, nous continuons notre route vers Chinguetti puis Ouadane pour retrouver Daniel pour la suite du périple. Encore une fois, l’itinéraire par le sable est magique et sauvage et nous permet d’éviter les pistes de tôle ondulée réputées abominables. À la place : des oueds verdoyants, des dunettes ocres, des ânes et des chameaux comme seuls compagnons de route et presque pas de caillasses ni d’herbes à chameaux:-)



Après ces derniers jours un peu intenses, nous arrivons enfin à Ouadane et le break s’impose avant de repartir pour la 2ème boucle. Cyril se retrouve encore sous le camion (je vais finir par croire que ça lui plaît vraiment:-) ) Moi je m’occupe des courses et devient la star du village avec tous les enfants à mes basques. On en profite aussi pour visiter la vielle ville et on déguste les plats locaux à base de chameaux. Miam !



Toutes les photos de notre périple: ici


Pour la suite, encore du désert, des dunes et des cailloux… :-)





PS: Par défaut de connexion internet, on a du attendre notre retour au Maroc pour poster l'article mais la suite arrive d'ici peu.