mardi 9 août 2016

Déjà un mois en Mongolie

Si le texte ne s'affiche pas dans l'email, allez voir l'article sur le blog: http://lesaventuresdecyriletarmony.blogspot.com/

2 mois que nous sommes partis en voyage et presque 1 mois sans avoir vu de goudron quand nous quittons Tsetserleg : on se dit que le ratio commence à être pas mal !

En direction du volcan Khorgo et de son lac, nous retrouvons pour une centaine de kilomètre ce revêtement étrange sans bosses, sans tôle ondulée, ni même de sable ou poussière. Heureusement, quelques gros « nids de poules » bien placés empêchent Armony de s'endormir aux commandes car moi, ça fait longtemps que j'ai succombé à l'appel de la sieste, me remettant d'un petit coup de fatigue, cumul de nos précédentes péripéties et d'un petit rhume que je ne tarde pas à refiler à ma douce : petit plaisir de la vie en couple ;-)



C'est le lendemain matin que nous nous attaquons à l'ascension du volcan, à la fraîche et à jeun pour être sûre de passer avant les hordes de touristes car oui, il y a des touristes en Mongolie, quelques étrangers bien sûre mais surtout des locaux qui sont en vacances en période estivale et qui en profitent pour visiter les sites les plus connus de leur immense pays. Tant mieux pour eux mais comme j'aime pas trop me garer à côté des autocars, j'ai fait ma tête des mauvais jours et Armony à vite compris qu'il valait mieux ranger le Lonely Planet et filer loin du goudron vers des contrées plus sauvage…



Direction Ulastaï, à l'azimut ou presque car une montagne sacrée de plus de 4000 m nous en barre l'accès. Qu'à cela ne tienne, une piste de 170 km franchissant un col à 3000 m semble pouvoir nous y conduire. En plus, Muray (l'Australien du gîte) nous a dit que c'était très beau et que ça avait déjà été parcouru il y a quelques années… Ca tombe bien, ça faisait longtemps (4 jours) qu'on avait pas eu notre « dose »… 



Et on a pas été déçu : Plus de de 80 km sans voir personne ni même une yourte, une bonne quarantaine de franchissements de gués, des kilomètres de dévers (dont un pas complètement voulu à 30°, record), de la mouille, une bonne dizaine de bourbiers et un seul plantage sorti en à peine 2 heures d’efforts, je dois avouer ne pas avoir été mécontent quand, 2 jours plus tard nous avons retrouvé un semblant de civilisation à Ulaistaï (oui, vous lisez bien, c'est bien moi Cyril qui écrit).



Il faut dire aussi que cette « capitale d'aïmag » n'a pas d'accès goudronné et que notre stop à été l'occasion d'un petit festin de mouton : le repas complet à 2 € proposait pas moins de 5 déclinaisons de cette viande bien grasse, Armony en fait encore des cauchemars, hi hi.

Mais nous nous endormons pas pour autant car le soir même et 140 km de pistes complètement défoncées plus loin, nous avons rdv avec nos amis Dom et Vero qui nous attendent depuis 2 jours au bord du lac Khar Nurr, le paradis sur terre ! Imaginez un lac d'eau douce aux eaux turquoises et assez chaudes pour s'y baigner, entouré de montagnes, de steppes et d'un Erg déversant ses dunes de sables jusque au fond du lac, le tout, loin de toute infrastructures touristiques…. Nous avons vraiment la sensation de vivre ici un moment unique.




Les jours suivants sont l'occasion de découvrir 2 sites un peu plus connus des locaux (mais pas encore des agences chinoises) . Il s'agit de 2 sources exceptionnelles car émergeant des dunes et formant des amphithéâtres naturels assez impressionnants.



Toujours avec Dom et Vero, nous entreprenons ensuite de tenter une traversée de l'Erg Bor Hyaryn suivant une trace mentionnée sur notre carte russe vielle de 50 ans…


Un court hors-piste nous mène à une belle rivière que nous devons franchir. Bien échaudés de nos précédentes expériences, Armony et moi partons à pied dans la rivière pour en sonder les moindre recoins et décider du cheminement le plus judicieux. Le sol paraît suffisamment porteur, seuls quelques passages sont plus mous, nous attaquons les 70 m de traversée. Nous ne sommes pas encore sortis de l'eau que nous comprenons que derrière : tout ne va pas bien ! Un arrêt pas très judicieux de Dom et c'est le plantage. Le sol plutôt dur d'apparence se transforme en sables mouvants, le 4x4 s'enfonce à vue d'oeil ! Demi-tour avec l'Iveco, nous remontons notre trace pour venir à leur rescousse, je prend soin de m'arrêter près d'eux mais pas trop, sur un îlot de sable paraissant plus sec mais là aussi le sol se dérobe et je dois mettre gaz pour extraire l'Iveco du piège…

Quarante mètres plus loin, la terre ferme retrouvée, Vero et Dom sont plantés en plein milieu de la rivière, le Toy parallèle à la rive, nous comprenons que nous ne pourrons les tirer de là avec l'Iveco. C'est donc armés de pelles et plaques que nous courons cette fois à leur rescousse…

Pelletage, cric, plaques, les manœuvres sont maintenant rodés et ça marche à chaque fois. Dom peut sortir du bourbier et c'est en courant que je lui ouvre le chemin pour trouver la sorti, sauvé.

Sauf qu'avec tout ça, l'Iveco est du mauvais côté et je dois trouver un nouveau passage pour éviter les zones transformées en sables mouvant par nos traversées précédentes.


A quoi bon ? me direz-vous. La suite nous donnera raison car dès les premiers kilomètres, un joli petit cordon de dunes blanches nous offre un beau bivouac bien mérité et le lendemain, après une quarantaine de kilomètres de sable assez facile nous approchons le lac Bayan par une descente merveilleuse.




Pas encore repus d'aventure, nous comprenons que la rive la plus belle du lac est gardé par un beau massif de dune qui culmine bien 150 m au dessus du niveau des eaux. Nous décidons donc de le franchir et c'est agréablement surpris par la portance du sable locale que nous franchissons sifs, entonnoirs et pentes incroyables avec nos fières montures de voyage.






Encore une fois, le moment unique se répète : la rive du lac est aussi vierge que magnifique, les dunes omniprésentes et l'eau carrément chaude en plus d'être délicieusement limpide .

Bref, on se régale.




Les meilleures choses ont toujours une fin, nous franchissons l'Erg dans l'autre sens puis reprenons les pistes pour tomber par hasard sur un petit massif de granite rose où nous retrouvons les plaisirs de la grimpe : fissures, dalles, cailloux super abrasif, orties super urticantes...

Nous filons maintenant vers notre prochaine destination, Ulaangom, où nous allons faire notre stop classique : un peu de mécanique, plein d'eau, de gazole, ravitaillement, lessive et poster les news… la routine quoi !

Toutes nos photos ici

Biz

PS: On a mis un peu plus de temps que prévu à poster notre article car nous avons eu un petit "contre-temps" à Ulaangom...
On vous racontera ça en détail plus tard quand tout sera résolu mais nous avons du quitter précipitamment la ville et le canton pour échapper à une accusation non fondée de câble téléphonique arraché avec l'Iveco.
En gros, après les bourbiers en Iveco, nous avons eu pendant 24h un avant gout de ceux de la police Mongole et espérons ne pas y re-goûter d'ici la sortie du pays...




1 commentaire:

  1. super! quelle chance d'avoir pu traverser l'erg! bravo! nous étions trop lourds (et seuls) pour pouvoir le tenter l'an dernier... à regret! nous venons de quitte les Pamirs, magnifique région aussi! Si besoin de tuyaux, n'hésitez pas. Ne ratez pas la vallée de la Bartang, à notre avis un des plus beaux coins. Bon trip! Cécile

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