mercredi 30 novembre 2016

Turquie : pour le meilleur et pour le pire !

Si le texte ne s'affiche pas dans l'email, allez voir l'article sur le blog: http://lesaventuresdecyriletarmony.blogspot.com/

Aujourd'hui nous allons vous décrire notre séjour en Turquie sous ses deux aspects : le pire, c'est moi (Cyril) qui m'y colle et Armony vous parlera du meilleur.
PS : si vous n'y connaissez rien à la mécanique automobile, allez directement au chapitre 2 ;-) Armony

Chapitre 1 : LE PIRE

Turquie, Jour 2. Alors que j'étais pied au plancher pour franchir un dernier col, le moteur s'est coupé net sans aucun symptômes préalables. Constatant une grosse fuite de diesel sur la pompe à injection, j'ai vite compris qu'on allait pas pouvoir réparer avec deux bouts de chambre à air. 
Du coup, c'est en dépanneuse que nous avons rejoins Erzincan pour changer la pompe à injection qui, après expertise chez un diéséliste, s’avérera bel et bien foutue. Notre chance a été de trouver une pompe d'occasion sur place mais pour le reste, je me suis arraché les cheveux… Les mécanos locaux veulent bosser vite, du coup, ils bossent mal et je dois être constamment sur leur dos. Ce qu'ils n'apprécient pas franchement. M'enfin, deux jours plus tard, nous avons pu repartir tant bien que mal : le moteur est un peu plus bruyant, un peu moins coupleux et ils m'ont arraché mon câble d'accélérateur à main (ce qui nous sert habituellement de régulateur de vitesse).
Plus tard, je répare ledit câble, tout semble aller à nouveau pour le mieux :-)

Turquie, Jour 9. Alors que nous étions aux alentours d'Ankara, re-belote : même symptôme mais sans la fuite de gazole. Je suspecte soit une panne d'essence, soit un défaut d'alimentation de l'électro-vanne (de l'arrivée de carburant). En même temps que nous transférons du diesel dans notre réservoir primaire, je trifouille le fil de l'électro-vanne mais rien ne se passe. Du coup, je re-pompe et ça démarre ! Nous repartons direction Istanbul, un peu intrigués par cette soudaine panne d'essence. Effectivement, 100km plus tard, re-re-belote : le moteur se coupe encore une fois. Je commence sérieusement à m'inquiéter d'un problème interne à cette nouvelle pompe à injection (d'occasion je le rappelle). Je retente de pomper comme un diable pour forcer l'arrivée de gazole tandis qu'un auto-stoppeur local me prend la tête tout le temps de la dizaine d'essais de démarrage infructueux que nous faisons avec Armony.
Plutôt que de m'arracher le cuir chevelu, je me dis que ça ne coûte rien de tester quand même l'alimentation de l'électro-vanne. Ça tombe bien l'auto-stoppeur s'est enfin barré, branchement direct sur la batterie et bingo, ça démarre au quart de tour ! Le câble a du être endommagé par mes fameux mécanos… Sacrebleu !
Depuis, le bruit s'est atténué (rodage?) tout roule et on croise les doigts pour que ça dé-roule jusqu'à la maison :-) A suivre...

Chapitre 2 : LE MEILLEUR

Notre arrivée en Turquie s'est passé pour le mieux : passage de douane en 5 minutes, un grand soleil, de belles vues sur la mer noire, une visite de Trabzon sympathique avec dégustation de baklavas. Bref, la Turquie semble toujours aussi agréable que dans nos souvenirs :-)
Le jour suivant, direction la Cappadoce ! Pas mal de kilomètres à faire mais c'est que du plaisir : il fait toujours grand beau, l'asphalte est quasi neuf et la route est super jolie avec ses virages entre les montagnes enneigées. 



C'est d'ailleurs sur une de ces belles routes qu'on est tombé en panne. Après un petit moment de solitude, tout s'est vite arrangé. Une voiture s'est arrêtée pour nous aider et ils ont appelé une dépanneuse. A peine 20 minutes plus tard, elle est déjà là ! Le dépanneur est sympa et moi, ça m'a même amusée d'être dans l'Iveco tandis qu'il se faisait remorquer :-) Les péripéties ne sont pas encore finies pour la journée. 
Au premier village, on change de dépanneuse pour aller à la plus grosse ville et c'est le frère du dépanneur qui prend le relais. Au moment de partir, ils s'engueulent et sont à la limite de s'en mettre une. Bref, on part et quand on lui demande si ça va, le gars nous dit que son frère est en colère car il boit de l'alcool. C'est rassurant ça de faire 60 km sur une route de montagne avec un chauffeur potentiellement bourré et la dépanneuse qui commence à ne plus avancer. Mais bon, on est arrivé à destination et notre ivrogne, content qu'on boive aussi, insiste pour prendre l'apéro avec nous. Du coup, nous voilà tous les 3 dans l'Iveco à descendre des canettes de bières (enfin surtout lui) et à se parler via Google traduction ! Un vrai sketch :-)

Pendant que Cyril s'arrache les cheveux avec les mécanos, moi j'en profite pour me les faire couper ! Ben oui, quitte à attendre sur place pendant deux jours dans une zone uniquement dédiée à l'automobile, autant s'occuper. Du coup : tri des photos, blog, épilation, coiffeur…
Une fois l'Iveco réparé, on reprend la route. On s'arrête à une station service dans l'espoir de prendre une douche et pendant que je me renseigne, le jeune patron de la station voit notre camion et s'empresse de venir nous parler. Après à peine 3 phrases, on se retrouve dans son bureau grand luxe à prendre l'apéro et à l'écouter refaire le monde (il devait pas en être à son premier verre...et dire qu'on est dans un pays musulman…). Avant de rentrer chez lui, il donne consigne à son personnel que nous sommes ses invités. Du coup, on est traités comme des rois et on ne paiera ni resto ni douche. Décidément, les Turcs sont vraiment adorables !

Le lendemain, nous arrivons enfin en Cappadoce et le soleil brille toujours.



Nous laissons l'Iveco souffler un peu et prenons les vélos pour parcourir les différents sites. Au programme de ces deux jours supers: zigzag entre les cheminées de fée aux formes phalliques de la « love valley », réveil à l'aube pour admirer le décollage des montgolfières, traversée de la « pink valley » par un chemin en balcon, dégustation des plats locaux… On s'est même fait une « turkish night » pour voir des dervish tourneurs et autres danses traditionnelles. Il y avait évidemment des cars de chinois mais on avait une petite table que pour nous et on a passé une super soirée. Bref, la Cappadoce, c'est top ! Vu que je suis censée parlé du meilleur, je n'évoquerai pas mes quelques frayeurs à vélo, les belles chutes, les gros bleus et les courbatures :-)


Avant de traverser la Turquie pour rejoindre l'Europe, nous faisons un petit détour par le parc national d'Aladaglar. Ils annoncent grand beau encore pour 2 jours alors autant en profiter au milieu des montagnes et canyons plutôt que sur l'autoroute. Du coup, on a passé deux jours tranquilous dans ce magnifique cadre entre grass' mat', ballade à vélo, footing et pic-nique au soleil.


900 km plus tard, nous approchons Istanbul.
C'est sous une pluie diluvienne et dans des bouchons incroyables que nous franchissons le pont du Bosphore qui marque la fin de notre voyage en Asie et notre retour en Europe...
Vu l'heure déjà tardive, on décide de ne pas s'arrêter et de filer au plus vite vers la Grèce pour retrouver le soleil.
Hier matin, nous passons hyper-facilement la douane grecque où la seule formalité aura été de taper la discute avec un jeune douanier français très sympa (et oui, il est ici dans le cadre de la coopération européenne suite à tous les événements en Europe comme en Syrie). Il est émerveillé par le récit de notre voyage mais je le soupçonne d'avoir en même temps su poser les bonnes questions pour s'assurer de nos bonnes intentions... C'est en tout cas le passage de douane le plus agréable que nous ayons eu ;-)

Aujourd'hui, nous sommes à Thessalonique, il crachine une pluie/neige bien désagréable mais heureusement, la suite s'annonce pas mal: nous filons dès cet aprèm' vers les célèbres Météores où soleil et neige fraîche nous attendent :-)

Toutes nos photos de la Turquie ici

A bientôt
Cyril et Armony

mardi 22 novembre 2016

Forteresses, neige et khachapuri en Géorgie

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Comme mentionné par Cyril dans notre dernier post, notre arrivée en Géorgie avait bien commencé : un passage de frontière express, une route magnifique dans les gorges de Dariali, un détour par une jolie cascade pour se dégourdir les jambes et une hôte adorable qui nous fait découvrir quelques spécialités géorgiennes. La première impression de ce pays est plus que bonne !



Le lendemain, c'est un peu moins idyllique… Il fait gris, froid avec un vent à décorner les bœufs. On se motive quand même pour monter au monastère de Gergeti en haut de la colline, mais en mode trail histoire de se réchauffer :-). Je crache un peu mais poumons, mais la récompense est là: le ciel s'éclaircit et laisse apparaître le mont Kazbegi qui culmine à plus de 5000m.



On se requinque avec un khachapuri bien chaud (espèce de pain fourré au fromage qu'on trouve dans tout le pays, décliné dans plein de variantes d'ingrédients et de tailles) et on repart vers Tbilissi, la capitale. Après le rush de ces dernières semaines, on y va plus cool. On profite des paysages sur les monts enneigés, on s’arrête aux forteresses qu'on croise sur la route et pendant que je mitraille, Cyril trouve toujours des vieux murs à escalader. On finit notre journée à Mtskheta, ancienne capitale abritant moult monastères et forteresses classés au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Et là mauvaise surprise ! Un immense parking payant, une concentration de boutiques attrape-touristes vendant mauvais vins et magnets à plus de 5€, ça nous change de l'Asie Centrale ! Du coup, on fait un rapide tour de la cité à la tombée de la nuit et on décide d'aller directement à Tbilissi le lendemain matin.



Avant d'arriver à la capitale, l'Iveco a le droit à un bon bain moussant, histoire d'enlever les tonnes de boue qu'il se traînait depuis la mer d'Aral mais aussi pour pouvoir réutiliser les vélos. Une grosse heure plus tard, notre camion brille presque, ça fait tout drôle !


A Tbillissi, on enfourche nos vélos tout propres pour visiter la ville. Pour notre plus grand bonheur, on retrouve les classiques des grandes villes : chauffards, 2x2 voies, klaxons intempestifs… D'ailleurs, il semble que la mode soit de ne plus avoir de pare-chocs ! Heureusement, il y a plein de collines, pentes raides et escaliers qui permettent à mon VTTiste de l'extrême de s'amuser (pendant que je sue et que je pousse bien sûr…). En une journée, on a fait quasi le tour de la ville et tester tous les types de khachapuri. 

On traîne une journée de plus pour finir quelques paperasses administratives, découvrir les autres spécialités culinaires comme les khinkalis (espèces de dumplings) et se faire une soirée « tournée des bars » (la 1ère depuis notre départ!). On teste d'abord le chacha (la vodka locale), on prend une bière dans un 2ème bar et au moment de partir pour un 3è bar, on sympathise avec deux géorgiens. Du coup, on reste, on reprend un shot de chacha et malgré notre réticence, on se fait offrir une tournée de vin de Kakhétie… Un peu sucré, ça passe comme du petit lait. Mais mon estomac, lui, n'a pas du tout apprécié ces breuvages et s'est rebellé ! Bref, j'ai fait mon Armony (ceux qui me connaissent savent déjà la fin !) : je suis partie aux toilettes, et… n'en suis jamais revenue :-(


Le jour suivant, notre état est similaire au temps: piteux! Nous partons dans un épais brouillard vers le sud ouest du pays. La route semble jolie mais avec cette météo, on ne voit pas à 50m. Du coup, quand on arrive au Canyon de Tsalka et qu'on ne voit même pas le fond de la gorge, l'option sieste s'impose ! 3H plus tard, c'est encore pire, au brouillard s'ajoute un désagréable crachin. Beurk, on reste au chaud : je bouquine pendant que Cyril se met une mission pour ajuster nos chaînes trop petites pour les roues. 


Au réveil, tout est blanc, il est tombé au moins 15cm de neige et le ciel se dégage ! On a bien fait d'attendre car le canyon est splendide entre la végétation verdoyante, la blancheur immaculée de la neige fraîche et l'eau qui scintille avec le soleil. Un vrai petit paradis perdu :-)



On continue notre périple à travers les vallées enneigées des provinces de Meskhétie et Djavakhétie qui regorgent de grands lacs et de monastères. L'un d'eux est même célèbre pour sa production de fromages. On s’arrête et en effet, ils ont des « vrais » fromages comme chez nous ! Une none mal-aimable nous fait goûter différentes sortes. Déjà pas trop convaincue par le goût, quand elle nous annonce le prix, on part en courant :-( Pas très charitable les curés géorgiens !


Quelques kilomètres encore dans des beaux canyons et nous arrivons à Vardzia, une cité troglodyte.



C'est au petit matin, sous un soleil timide, que nous découvrons l'ampleur du site creusé dans les falaises. Nous déambulons à travers des centaines de pièces, grimpons des escaliers bien raides et rampons dans les tunnels étroits. C'est un vrai parcours sportif et même Cyril, qui n'est pas trop fan des ruines, s'éclate. Faut dire qu'il en profite pour se faire une session de bloc :-)
On continue le sport et les visites culturelles : ascension d'une autre cité troglodyte, séance de squats dans la forteresse de Khertvisi et enfin footing dans la cité d'Akhaltsikhé pour profiter du site historique sous les derniers rayons de soleil. Une journée bien remplie !


On part ensuite vers l'ouest pour rejoindre Batoumi, au bord de la mer noire. Ce n'est qu'à 150km mais la route pour y aller est loin d'être une autoroute… Cyril qui pensait y être presque pour le déjeuner commence à douter quand la route se transforme en une mauvaise piste. En plus ça monte et en peu de temps, on se retrouve sur une piste enneigée au milieu des montagnes toutes blanches. Avec le ciel bleu et le soleil, c'est vraiment chouette. Par contre, ça commence à glisser sévère et la hauteur de neige sur la route augmente. On croise un local dans l'autre sens qui nous dit que ça ne passe pas car il y a trop de neige plus haut. Comme à notre habitude, on en fait qu'à notre tête et on continue à monter. Mais, il semblerait qu'il avait raison ! En arrivant près du col, il y a des congères de neige sur la route et même en 4x4, ça passe pas. On essaie de passer sur le côté et oups, il y a un fossé. Cyril tente quelques manœuvres mais sans succès : l'Iveco est planté. 


C'est reparti : on met les bottes, on sort les plaques et nous voilà une nouvelle fois à pelleter. A peine 10 minutes plus tard, une grosse dameuse arrive. C'est notre jour de chance : ils vont nous déplanter et en plus ils vont damer la piste, ce qui nous évite de devoir faire demi tour. Une fois sortis de notre fossé, nous sommes donc escortés par la dameuse jusqu'au col. La classe ! De là, la piste est plus praticable et c'est dans un paysage féerique que nous attaquons la descente.


Nous traversons ainsi les montagnes d'Adjara jusqu'au village de Khulo, où se trouve un mini téléphérique qui passe au dessus des gorges de la rivière. On en profite pour tester les plats locaux, comme le sirani, espèce de lasagnes à la crème. Super bon mais un chouille gras et lourd. L'heure tournant et le téléphérique ne partant pas, on abandonne notre tour de manège et on reprend la route. On arrive pile à temps pour le coucher de soleil sur la mer noire. Décidément, cette journée est magique :-)




Dimanche 20, notre dernière journée en Géorgie et le soleil brille encore. Nous nous promenons à vélo sur le front de mer de Batoumi, appelé « boulevard » , où des HLM soviétiques délabrés côtoient des constructions modernes, style « Las Vegas », pas toujours de bon goût. On profite d'être en bord de mer pour manger du poisson frais car ça commence sérieusement à me manquer et c'est un régal: dorade grillée pour moi et fritures pour Cyril. 
Du coup, c'est dur quand, à peine une heure plus tard, on se retrouve dans un traquenard à devoir re-manger. Le boulanger, chez qui on a voulu acheter du pain, est content de voir des français et nous fait une démonstration de l'hospitalité géorgienne. Il nous montre son four, nous invite à mettre le pain à cuire, à le goûter, etc. Impossible de refuser et nous voilà à devoir manger pain, aubergines, concombre et trinquer au chacha, bien sûr! Prêts à exploser mais touchés par cette gentillesse, nous quittons Batoumi avec notre pain tout chaud. Quelques kilomètres plus loin, nous voilà à la frontière et c'est un record : en à peine 20 minutes, nous sommes en Turquie.




A l'heure où j'écris, ça fait moins rêver : on est tombés en panne hier et nous voilà coincés au garage mais on fait confiance aux turques pour réparer ça efficacement :-)

Toutes les photos de notre périple en Géorgie ICI


samedi 12 novembre 2016

Rush autour de la Caspienne

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Kazakhstan, le 06 Novembre 2016, toujours en compagnie de nos amis brésiliens, nous nous réveillons à quelques centaines de mètres de la frontière Ouzbèke que nous avons franchi tardivement la veille. C'est l'occasion d'aller changer quelques dollars en Tenge avant de prendre la route pour Beyneu, seule ville et seul ravitaillement diesel à plus de 300 km à la ronde.

Les 100 bornes qui nous en séparent s'annoncent mouvementées d'après tous les récits que nous en avons eu. Il s'agit d'une route nationale non asphaltée et détruite par les nombreux TIR qui l'empruntent, on a déjà connu ça, on s'attend au pire… D'autant plus que la route de la veille, censée être meilleure, n'a été que champs de nids de poule !


Pour couronner le tout, l'alternateur nous fait des misères depuis la veille, le voyant s'allume (donc pas de charge batterie) puis s'éteint quand on monte dans les tours puis s'allume à nouveau pour finalement ne plus fonctionner du tout à notre arrivée à la douane… Alors ça me met le cafard car après avoir effectué tous les checks logiques et possibles, j'évalue très bien la grosse galère qui nous tombe dessus, je cogite toute la fin de journée, Armony me reproche de dramatiser, on passe la soirée dans le noir pour économiser les batteries, vous voyez le tableau ! Au moment de partir le matin, je démarre l'Iveco et comme il fallait s'y attendre, l'alternateur ne fonctionne toujours pas. La seule idée qui me soit venue pendant la nuit consiste à mettre en court-circuit une fraction de seconde la sortie du signal avec le + batterie. Je tente l'opération et Bingo ! L'alternateur recharge !! :-) On ne saura l'expliquer, les mystères de l'électronique sûrement (juste pour donner raison à Armony...), mais ça fait maintenant plus d'une semaine que ça fonctionne parfaitement sans autre action de notre part.

Bref, on a pu prendre la route le cœur léger ce matin-là et rapidement, on s'aperçoit que sur les 20m de large de la piste, seuls 2 en dévers sont exploitables de chaque côté mais ça roule pas si mal, on tient la cinquième et deux heures plus tard seulement, on arrive en ville.

Le marché y est sympathique, le resto déjà plus moyen mais quand on se décide à chercher du diesel, la galère commence: sur 10 stations, seules 3 sont susceptibles d'en vendre… Les deux premières sont à sec et à la troisième, c'est le paiement par carte qui ne fonctionne plus ! On retourne donc en ville à la recherche d'un distributeur (we, les banques sont fermées) et rebelote : le premier distributeur est pris d'assaut par une vingtaine de personnes, le deuxième est à sec et le troisième… La touche du zéro ne fonctionne plus, pas possible de taper nos codes secrets qui comportent TOUS un zéro !!! J'enrage ! On calcul alors notre autonomie plus précisément, ça devrait passer tel quel, on retrouve Roy et Michel qui nous attendent à la sortie de la ville et on file par la merveilleuse route asphaltée, Sud-Est, direction le désert de Manguistaou.


Le hic, c'est qu'on est toujours à la bourre avec cet histoire de visa de transit Russe… Alors on roule, tard. D'abord sur la bonne route où la nuit nous rattrape rapidement puis par les pistes, à donf', pour entrer dans le désert. Petite ambiance rallye-raid à la lueur de ma super barre de Led, c'est pas pour me déplaire ;-) A côté, Armony ne dit plus rien… Je pense d'abord que c'est mon pilotage qui l’impressionne mais en fait, c'est juste le repas du midi qui ne passe pas, mais pas du tout ! A bord du Land brésilien, même ambiance, Michèle est tout aussi malade… Le resto n'était vraiment pas génial finalement !

Le lendemain matin, ça va mieux pour les filles et en plus : c'est l’anniversaire de Roy ! Alors on venge le dîner manqué de la veille en fêtant ça dès le petit dèj'. Gâteau Kazakh et bougies sont au rendez-vous mais c'est aussi le moment des séparations puisque notre timing serré ne nous permet pas d'explorer le Manguistaou dans son intégralité comme eux.


C'est donc seuls ,que nous nous enfonçons dans le désert, par des pistes plutôt roulantes.



Premier point d’intérêt, une ancienne mosquée souterraine au cœur du désert. Elle est gardée par des religieux qui offrent pain et thé à tous les pèlerins qui la visite. Nous y sommes très gentiment conviés. Ça tombe bien, nous n'avions pas encore mangé et j'étais, une fois de plus affamé !



Deuxième objectif : un site de falaises particulièrement érodées dont nous avons les coordonnées GPS. On y va plus ou moins au cap et au gré des pistes que nous trouvons. 2 h plus tard, nous y arrivons avec le coucher de soleil, le site est extraordinaire, on en prend plein les yeux et tentons d'immortaliser le lieux en photos, vous nous direz ce que vous en pensez !




Le lendemain, on reprend quelques photos pour la route puis on visite un seconde mosquée avec, là-aussi, pain et thé offert. Puis c'est reparti pour une nouvelle session rallye direction la frontière Russe.



Deux jours et 1500 km plus tard de route pas souvent très bonne, nous avons passé la frontière Russe sans soucis et nous voilà au delta de la Volga, sur les bords de la Mer Caspienne. Mer que nous longeons sur près de 3000 km mais que nous n'apercevrons même pas! La grande ville locale s'appelle Astrakhan et est célèbre pour ses élevages d'Esturgeon (c'est un poisson), dont les œufs deviennent… du caviar!

Du coup, la ville est très riche et ça se voit. Comparé à au reste de notre périple, le contraste est édifiant ! A défaut de déguster le caviar local qui, même ici, s'élève à plus de 700€ le kilo, Armony se laisse tenté par un plat à base d'Esturgeon et nous nous régalons de « Red caviar », (équivalent de nos œufs de saumon) beaucoup plus abordable.



Mon visa de transit ne nous laisse que trois jours pour parcourir les 900 km jusque la Géorgie alors on ne traîne pas et reprenons la route tôt le lendemain matin. Et nous avons bien fait car la très bonne nationale que nous empruntons à la sortie de la ville se transforme rapidement en une simple piste sableuse qui traverse un désert buissonneux ! Surprenant mais pas désagréable si ce n'est que nous allons devoir conduire quelques heures supplémentaires.



C'est alors que nous doublons deux cyclistes coréens qui se sont faits aussi surprendre par ce désert imprévu. Sauf que pour eux, ça signifie pas de ravitaillement possible pendant plusieurs jours… Heureusement, ils sont bien équipés, il leur faut juste de l'eau, ça tombe bien, on en a et nous reprenons nos routes à nos vitesses respectives.

Aujourd'hui, le 12, dernier jour en Russie, nous dépensons nos derniers roubles au marché de Vladikavkaz. Celui-ci présente un éventail de fruits et légumes frais de qualité aussi exceptionnelle que les prix sont bas, un bonheur !

Puis c'est la frontière… Mais pas seuls ! Car 5 km avant, nous avons chargé deux jeunes backpackers Russes. Ils sont de l'Est de la Russie (pas très loin du lac Baïkal) et sont partis un mois plus tôt en auto-stop direction… l'Europe ! Évidemment, le parallèle avec notre voyage en sens inverse est marrant. Nous avons passé quelques heures bien sympas avec eux. Ils nous ont bien aidé à détendre les douaniers russes toujours aussi procéduriers et c'est avec un certain amusement que nous les avons filmés, fêtant leur arrivée en Géorgie en tirant des pétards de confettis !


Ce soir, c'est douche et internet dans un petit village de montagne Géorgien.

L’accueil est chaleureux, on retrouve du fromage qui commence à ressembler à celui de chez nous…

Les photos c'est ici (On a eu du mal à réduire...) et la suite de la Géorgie dans le prochain article ;-)


mercredi 9 novembre 2016

Ouzbekistan: De la Soie à la Boue

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Ca y'est l'Ouzbekistan c'est terminé, nous voilà déjà au Kazakhstan. Après la route de la soie, c'est la route du retour que nous attaquons... :-(

Comme évoqué dans notre dernier article, nous avions rencontré à Boukhara un couple de brésiliens, Michelle et Roy (www.mundoporterra.com.br), qui voyagent depuis plus de 2 ans autour du monde en 4x4 et avec qui nous avions passé une soirée fort sympathique. Nous avons alors décidé de nous retrouver 2 jours plus tard à Khiva pour faire un bout de chemin ensemble jusqu'à la mer d'Aral, nous laissant, à nous aussi, le temps de visiter Boukhara.



Notre addiction aux musées et visites culturelles étant limitée, une demi journée nous a suffit pour déambuler dans les ruelles de la ville. Malgré ses magnifiques madrasas, minarets et forteresses, Boukhara nous a semblé un peu sans âme : les bazars couverts n’abritent que des vendeurs de souvenirs (tous les mêmes en plus!) et il a fallu s'excentrer du centre pour retrouver l’effervescence d'un vrai bazar où Cyril, toujours affamé lors des visites (?), a pu se gaver de bons beignets à la saucisse ;-)


Le lendemain, nous avons pris la route de bonne heure pour rejoindre Khiva à plus de 400km de là. En route, nous faisons un détour pour jeter un œil aux forteresses (plus ou moins reconnaissables) de l'ancien Kharezm et nous tombons par hasard (car plus tôt que prévu) sur nos amis brésiliens. C'est donc ensemble que nous rejoignons l'Ayaz-Qala, la plus connue de toutes. Ses 3 forts, encore bien conservés sont splendides sous les lumières du soleil couchant et nous offrent un coin de bivouac proche de la perfection.






Nous arrivons le jour suivant à Khiva, et avant d'aller flâner dans la cité fortifiée, nous commençons par une dégustation des spécialités locales, entre autres : le fityi, une tourte à la viande et aux épices, ou le shivit oshi, des nouilles au fromage blanc à l'aneth avec de la viande. Ça change du plov... et ça nous donne l’énergie nécessaire pour les visites et pour grimper les 57m du minaret le plus haut du pays.

Nous partons ensuite à la recherche de ce qui reste de la mer d'Aral. Après 400km de route, nous arrivons, sous une pluie glaçante, à Moynaq, un ancien port de pêche mais qui se trouve aujourd'hui à plus de 200km de la mer… Entre le mauvais temps, les rues désertes, la boue omniprésente et les épaves rouillés qui gisent au pied de l'ancien rivage, l'ambiance est vraiment glauque et illustre bien la tragédie de la mer d'Aral. Mais bon, armés de gore-tex et de doudounes, ça ne nous empêche pas d'aller grimper tous ensemble sur ces vieilles épaves comme des gosses :-)



Le lendemain, le temps s'étant un peu amélioré, nous continuons vers le nord pour chercher la mer. Pendant plus de 100km, nous roulons là où se trouvait la mer avant, sur des pistes boueuses et franchement glissantes. On fonce, boue et sable giclent de partout, ça glisse, le cul des 4x4 ont une fâcheuse tendance à vouloir passer devant mais Cyril et Roy se régalent, ces tarés !


Arrivés à l'ancien rivage entier mais les 4x4 complètements crépis, nous fêtons notre survie en nous rassasiant de 3 belles côtes de bœuf grillées. Bien qu'il soit midi, il ne fait que 2 degrés au thermomètre et avec une bise soutenue, c'est à l'intérieur du camion que nous devons déguster notre festin.

Pour digérer, nous reprenons la route de l'Aral par des pistes plus faciles qui surplombaient autrefois celle-ci. Les falaises faites de roches très tendres montrent ici un érosion extraordinaire. Plutôt que de s’effriter, c'est des pans entiers du plateau qui ont cassé, glissé, basculé sur plusieurs centaines de mètres en arrière de l'ancienne mer ! Les meilleurs montages hollywoodiens sur « the big one » de L.A. n'arrivent pas à la moitié des chamboulements que nous voyons ici ! Comme le dit Roy : « Here must be the end of the world ».


Quelque dizaines de kilomètres plus loin, la mer est en vue :-)

Nous trouvons une piste nous permettant de descendre du plateau et de tenter de la rejoindre...

Le sable est de plus en plus mou au fur et à mesure que l'on s'approche de l'eau et forcément, ça sent le plantage… Ben oui, ça faisait longtemps et ça manquait à Cyril ! Cette fois cependant, c'est Roy et Michelle qui se plantent dans nos traces et malgré nos efforts pour les tracter avec l'Iveco, rien ne bouge ! Sous le sable, ce n'est en fait que de la boue, genre argile, hyper collante et compacte, leur roues sont complètement engluées dedans. Du coup, on sort les crics, les cales, les plaques et les pelles et on s'active tous à la lumière de nos frontales pour sortir leur land-rover. Après deux bonnes heures, mission réussie et nous célébrons nos exploits autour d'un bon apéro, arrosé de vodka bien entendu…



Avec tout ça, on a pas pris de l'avance et cette fois, nous avons un impératif : relier la frontière Russe le 10 Novembre, jour d'entrée du visa de transit de Cyril (sachant qu'il expire le 12). Comme nous voulons malgré tout faire un détour par le désert de Manguistaou au Kazakhstan, il ne faut pas traîner. On file à l'eau se tremper les pieds (les bottes, en fait, car c'est froid, salé et très boueux) puis direction la frontière qu'on espère rejoindre en milieu de journée. 




Évidemment, les 150 km de pistes pour rejoindre la route sont complètement défoncées en plus d'être toujours aussi glissantes. Pour couronner le tout, la bonne route que nous rejoignons se transforme rapidement en un champ de nids de poules sur plus de 70 km de long… On se demande encore comment nous n'avons pas perdu une roue dans cette galère! C'est donc seulement à la tombée de la nuit que nous arrivons au poste frontière et passons notre soirée à subir la lenteur et la curiosité des fonctionnaires, pas plus pénibles ici qu'ailleurs mais toujours aussi pesants :-/


Au moment où nous vous écrivons ces lignes, 4 jours plus tard, nous sommes en route pour la frontière Russe après avoir effectué une petite boucle dans le superbe Manguistaou. Un peu dans le rush, c'est dans le prochain article que nous vous raconterons tout ça en détails ;-)

Toutes nos photos ici !