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Comme mentionné par
Cyril dans notre dernier post, notre arrivée en Géorgie avait bien
commencé : un passage de frontière express, une route
magnifique dans les gorges de Dariali, un détour par une jolie
cascade pour se dégourdir les jambes et une hôte adorable qui nous
fait découvrir quelques spécialités géorgiennes. La première
impression de ce pays est plus que bonne !
Le lendemain, c'est
un peu moins idyllique… Il fait gris, froid avec un vent à
décorner les bœufs. On se motive quand même pour monter au
monastère de Gergeti en haut de la colline, mais en mode trail
histoire de se réchauffer :-). Je crache un peu mais poumons,
mais la récompense est là: le ciel s'éclaircit et laisse
apparaître le mont Kazbegi qui culmine à plus de 5000m.
On se requinque avec
un khachapuri bien chaud (espèce de pain fourré au fromage qu'on
trouve dans tout le pays, décliné dans plein de variantes
d'ingrédients et de tailles) et on repart vers Tbilissi, la
capitale. Après le rush de ces dernières semaines, on y va plus
cool. On profite des paysages sur les monts enneigés, on s’arrête
aux forteresses qu'on croise sur la route et pendant que je
mitraille, Cyril trouve toujours des vieux murs à escalader. On
finit notre journée à Mtskheta, ancienne capitale abritant moult
monastères et forteresses classés au patrimoine mondiale de
l’UNESCO. Et là mauvaise surprise ! Un immense parking
payant, une concentration de boutiques attrape-touristes vendant
mauvais vins et magnets à plus de 5€, ça nous change de l'Asie
Centrale ! Du coup, on fait un rapide tour de la cité à la
tombée de la nuit et on décide d'aller directement à Tbilissi le
lendemain matin.
Avant d'arriver à
la capitale, l'Iveco a le droit à un bon bain moussant, histoire
d'enlever les tonnes de boue qu'il se traînait depuis la mer d'Aral
mais aussi pour pouvoir réutiliser les vélos. Une grosse heure plus
tard, notre camion brille presque, ça fait tout drôle !
A Tbillissi, on
enfourche nos vélos tout propres pour visiter la ville. Pour notre
plus grand bonheur, on retrouve les classiques des grandes villes :
chauffards, 2x2 voies, klaxons intempestifs… D'ailleurs, il semble
que la mode soit de ne plus avoir de pare-chocs ! Heureusement,
il y a plein de collines, pentes raides et escaliers qui permettent à
mon VTTiste de l'extrême de s'amuser (pendant que je sue et que je
pousse bien sûr…). En une journée, on a fait quasi le tour de la
ville et tester tous les types de khachapuri.
On traîne une journée
de plus pour finir quelques paperasses administratives, découvrir
les autres spécialités culinaires comme les khinkalis (espèces de
dumplings) et se faire une soirée « tournée des bars »
(la 1ère depuis notre départ!). On teste d'abord le chacha (la
vodka locale), on prend une bière dans un 2ème bar et au moment de
partir pour un 3è bar, on sympathise avec deux géorgiens. Du coup,
on reste, on reprend un shot de chacha et malgré notre réticence,
on se fait offrir une tournée de vin de Kakhétie… Un peu sucré,
ça passe comme du petit lait. Mais mon estomac, lui, n'a pas du tout
apprécié ces breuvages et s'est rebellé ! Bref, j'ai fait mon
Armony (ceux qui me connaissent savent déjà la fin !) :
je suis partie aux toilettes, et… n'en suis jamais revenue :-(
Le jour suivant,
notre état est similaire au temps: piteux! Nous partons dans un
épais brouillard vers le sud ouest du pays. La route semble jolie
mais avec cette météo, on ne voit pas à 50m. Du coup, quand on
arrive au Canyon de Tsalka et qu'on ne voit même pas le fond de la
gorge, l'option sieste s'impose ! 3H plus tard, c'est encore
pire, au brouillard s'ajoute un désagréable crachin. Beurk, on
reste au chaud : je bouquine pendant que Cyril se met une
mission pour ajuster nos chaînes trop petites pour les roues.
Au
réveil, tout est blanc, il est tombé au moins 15cm de neige et le
ciel se dégage ! On a bien fait d'attendre car le canyon est
splendide entre la végétation verdoyante, la blancheur immaculée
de la neige fraîche et l'eau qui scintille avec le soleil. Un vrai
petit paradis perdu :-)
On continue notre
périple à travers les vallées enneigées des provinces de
Meskhétie et Djavakhétie qui regorgent de grands lacs et de
monastères. L'un d'eux est même célèbre pour sa production de
fromages. On s’arrête et en effet, ils ont des « vrais »
fromages comme chez nous ! Une none mal-aimable nous fait goûter
différentes sortes. Déjà pas trop convaincue par le goût, quand
elle nous annonce le prix, on part en courant :-( Pas très
charitable les curés géorgiens !
Quelques kilomètres
encore dans des beaux canyons et nous arrivons à Vardzia, une cité
troglodyte.
On continue le sport
et les visites culturelles : ascension d'une autre cité
troglodyte, séance de squats dans la forteresse de Khertvisi et
enfin footing dans la cité d'Akhaltsikhé pour profiter du site
historique sous les derniers rayons de soleil. Une journée bien
remplie !
C'est reparti : on met les bottes, on sort les plaques et nous
voilà une nouvelle fois à pelleter. A peine 10 minutes plus tard,
une grosse dameuse arrive. C'est notre jour de chance : ils vont
nous déplanter et en plus ils vont damer la piste, ce qui nous évite
de devoir faire demi tour. Une fois sortis de notre fossé, nous
sommes donc escortés par la dameuse jusqu'au col. La classe !
De là, la piste est plus praticable et c'est dans un paysage
féerique que nous attaquons la descente.
Nous traversons
ainsi les montagnes d'Adjara jusqu'au village de Khulo, où se trouve
un mini téléphérique qui passe au dessus des gorges de la rivière.
On en profite pour tester les plats locaux, comme le sirani, espèce
de lasagnes à la crème. Super bon mais un chouille gras et lourd.
L'heure tournant et le téléphérique ne partant pas, on abandonne
notre tour de manège et on reprend la route. On arrive pile à temps
pour le coucher de soleil sur la mer noire. Décidément, cette
journée est magique :-)
Dimanche 20, notre
dernière journée en Géorgie et le soleil brille encore. Nous nous
promenons à vélo sur le front de mer de Batoumi, appelé
« boulevard » , où des HLM soviétiques délabrés
côtoient des constructions modernes, style « Las Vegas »,
pas toujours de bon goût. On profite d'être en bord de mer pour
manger du poisson frais car ça commence sérieusement à me
manquer et c'est un régal: dorade grillée pour moi et fritures pour
Cyril.
Du coup, c'est dur quand, à peine une heure plus tard, on se
retrouve dans un traquenard à devoir re-manger. Le boulanger, chez
qui on a voulu acheter du pain, est content de voir des français et
nous fait une démonstration de l'hospitalité géorgienne. Il nous
montre son four, nous invite à mettre le pain à cuire, à le
goûter, etc. Impossible de refuser et nous voilà à devoir manger
pain, aubergines, concombre et trinquer au chacha, bien sûr! Prêts
à exploser mais touchés par cette gentillesse, nous quittons
Batoumi avec notre pain tout chaud. Quelques kilomètres plus loin,
nous voilà à la frontière et c'est un record : en à peine 20
minutes, nous sommes en Turquie.
A l'heure où
j'écris, ça fait moins rêver : on est tombés en panne hier
et nous voilà coincés au garage mais on fait confiance aux turques pour réparer ça efficacement :-)
Toutes les photos de notre périple en Géorgie ICI
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