samedi 12 novembre 2016

Rush autour de la Caspienne

Si le texte ne s'affiche pas dans l'email, allez voir l'article sur le blog: http://lesaventuresdecyriletarmony.blogspot.com/


Kazakhstan, le 06 Novembre 2016, toujours en compagnie de nos amis brésiliens, nous nous réveillons à quelques centaines de mètres de la frontière Ouzbèke que nous avons franchi tardivement la veille. C'est l'occasion d'aller changer quelques dollars en Tenge avant de prendre la route pour Beyneu, seule ville et seul ravitaillement diesel à plus de 300 km à la ronde.

Les 100 bornes qui nous en séparent s'annoncent mouvementées d'après tous les récits que nous en avons eu. Il s'agit d'une route nationale non asphaltée et détruite par les nombreux TIR qui l'empruntent, on a déjà connu ça, on s'attend au pire… D'autant plus que la route de la veille, censée être meilleure, n'a été que champs de nids de poule !


Pour couronner le tout, l'alternateur nous fait des misères depuis la veille, le voyant s'allume (donc pas de charge batterie) puis s'éteint quand on monte dans les tours puis s'allume à nouveau pour finalement ne plus fonctionner du tout à notre arrivée à la douane… Alors ça me met le cafard car après avoir effectué tous les checks logiques et possibles, j'évalue très bien la grosse galère qui nous tombe dessus, je cogite toute la fin de journée, Armony me reproche de dramatiser, on passe la soirée dans le noir pour économiser les batteries, vous voyez le tableau ! Au moment de partir le matin, je démarre l'Iveco et comme il fallait s'y attendre, l'alternateur ne fonctionne toujours pas. La seule idée qui me soit venue pendant la nuit consiste à mettre en court-circuit une fraction de seconde la sortie du signal avec le + batterie. Je tente l'opération et Bingo ! L'alternateur recharge !! :-) On ne saura l'expliquer, les mystères de l'électronique sûrement (juste pour donner raison à Armony...), mais ça fait maintenant plus d'une semaine que ça fonctionne parfaitement sans autre action de notre part.

Bref, on a pu prendre la route le cœur léger ce matin-là et rapidement, on s'aperçoit que sur les 20m de large de la piste, seuls 2 en dévers sont exploitables de chaque côté mais ça roule pas si mal, on tient la cinquième et deux heures plus tard seulement, on arrive en ville.

Le marché y est sympathique, le resto déjà plus moyen mais quand on se décide à chercher du diesel, la galère commence: sur 10 stations, seules 3 sont susceptibles d'en vendre… Les deux premières sont à sec et à la troisième, c'est le paiement par carte qui ne fonctionne plus ! On retourne donc en ville à la recherche d'un distributeur (we, les banques sont fermées) et rebelote : le premier distributeur est pris d'assaut par une vingtaine de personnes, le deuxième est à sec et le troisième… La touche du zéro ne fonctionne plus, pas possible de taper nos codes secrets qui comportent TOUS un zéro !!! J'enrage ! On calcul alors notre autonomie plus précisément, ça devrait passer tel quel, on retrouve Roy et Michel qui nous attendent à la sortie de la ville et on file par la merveilleuse route asphaltée, Sud-Est, direction le désert de Manguistaou.


Le hic, c'est qu'on est toujours à la bourre avec cet histoire de visa de transit Russe… Alors on roule, tard. D'abord sur la bonne route où la nuit nous rattrape rapidement puis par les pistes, à donf', pour entrer dans le désert. Petite ambiance rallye-raid à la lueur de ma super barre de Led, c'est pas pour me déplaire ;-) A côté, Armony ne dit plus rien… Je pense d'abord que c'est mon pilotage qui l’impressionne mais en fait, c'est juste le repas du midi qui ne passe pas, mais pas du tout ! A bord du Land brésilien, même ambiance, Michèle est tout aussi malade… Le resto n'était vraiment pas génial finalement !

Le lendemain matin, ça va mieux pour les filles et en plus : c'est l’anniversaire de Roy ! Alors on venge le dîner manqué de la veille en fêtant ça dès le petit dèj'. Gâteau Kazakh et bougies sont au rendez-vous mais c'est aussi le moment des séparations puisque notre timing serré ne nous permet pas d'explorer le Manguistaou dans son intégralité comme eux.


C'est donc seuls ,que nous nous enfonçons dans le désert, par des pistes plutôt roulantes.



Premier point d’intérêt, une ancienne mosquée souterraine au cœur du désert. Elle est gardée par des religieux qui offrent pain et thé à tous les pèlerins qui la visite. Nous y sommes très gentiment conviés. Ça tombe bien, nous n'avions pas encore mangé et j'étais, une fois de plus affamé !



Deuxième objectif : un site de falaises particulièrement érodées dont nous avons les coordonnées GPS. On y va plus ou moins au cap et au gré des pistes que nous trouvons. 2 h plus tard, nous y arrivons avec le coucher de soleil, le site est extraordinaire, on en prend plein les yeux et tentons d'immortaliser le lieux en photos, vous nous direz ce que vous en pensez !




Le lendemain, on reprend quelques photos pour la route puis on visite un seconde mosquée avec, là-aussi, pain et thé offert. Puis c'est reparti pour une nouvelle session rallye direction la frontière Russe.



Deux jours et 1500 km plus tard de route pas souvent très bonne, nous avons passé la frontière Russe sans soucis et nous voilà au delta de la Volga, sur les bords de la Mer Caspienne. Mer que nous longeons sur près de 3000 km mais que nous n'apercevrons même pas! La grande ville locale s'appelle Astrakhan et est célèbre pour ses élevages d'Esturgeon (c'est un poisson), dont les œufs deviennent… du caviar!

Du coup, la ville est très riche et ça se voit. Comparé à au reste de notre périple, le contraste est édifiant ! A défaut de déguster le caviar local qui, même ici, s'élève à plus de 700€ le kilo, Armony se laisse tenté par un plat à base d'Esturgeon et nous nous régalons de « Red caviar », (équivalent de nos œufs de saumon) beaucoup plus abordable.



Mon visa de transit ne nous laisse que trois jours pour parcourir les 900 km jusque la Géorgie alors on ne traîne pas et reprenons la route tôt le lendemain matin. Et nous avons bien fait car la très bonne nationale que nous empruntons à la sortie de la ville se transforme rapidement en une simple piste sableuse qui traverse un désert buissonneux ! Surprenant mais pas désagréable si ce n'est que nous allons devoir conduire quelques heures supplémentaires.



C'est alors que nous doublons deux cyclistes coréens qui se sont faits aussi surprendre par ce désert imprévu. Sauf que pour eux, ça signifie pas de ravitaillement possible pendant plusieurs jours… Heureusement, ils sont bien équipés, il leur faut juste de l'eau, ça tombe bien, on en a et nous reprenons nos routes à nos vitesses respectives.

Aujourd'hui, le 12, dernier jour en Russie, nous dépensons nos derniers roubles au marché de Vladikavkaz. Celui-ci présente un éventail de fruits et légumes frais de qualité aussi exceptionnelle que les prix sont bas, un bonheur !

Puis c'est la frontière… Mais pas seuls ! Car 5 km avant, nous avons chargé deux jeunes backpackers Russes. Ils sont de l'Est de la Russie (pas très loin du lac Baïkal) et sont partis un mois plus tôt en auto-stop direction… l'Europe ! Évidemment, le parallèle avec notre voyage en sens inverse est marrant. Nous avons passé quelques heures bien sympas avec eux. Ils nous ont bien aidé à détendre les douaniers russes toujours aussi procéduriers et c'est avec un certain amusement que nous les avons filmés, fêtant leur arrivée en Géorgie en tirant des pétards de confettis !


Ce soir, c'est douche et internet dans un petit village de montagne Géorgien.

L’accueil est chaleureux, on retrouve du fromage qui commence à ressembler à celui de chez nous…

Les photos c'est ici (On a eu du mal à réduire...) et la suite de la Géorgie dans le prochain article ;-)


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