lundi 13 juin 2016

4x4 en Carpates, premières aventures


Le 8 Juin à 14h, après avoir avalé tranquillement les 330 km d'autoroutes qui nous séparaient encore de l'Ukraine, nous nous présentons au petit poste frontière de Koson afin d'éviter l'embourbement procédurié et administratif des plus plus grosses douanes.

Pari gagnant puisque moins de 1h30 plus tard, un très léger interrogatoire et aucune fouille, nous nous trouvons sur une belle route bien défoncée pour rejoindre mes amis Raphaël et Olga qui nous attendent à Makacheve, au pied des Carpates.



A 17h, nous quittons le goudron, franchissons notre premier passage à gué, attaquons notre première "montée impossible", nous battons avec les branches trop basses et stoppons pour notre premier bivouac moins de 2h plus tard sur une belle croupe verdoyante... Belle mise en bouche :-)





Le lendemain, nous continuons sur notre lancée pour ce qui s’avérera finalement être une boucle variée et tumultueuse !
En effet, alors que la matinée nous a encore réservé quelques passages bien corsés dans une forêt aux montées toujours plus raides et défoncées, nous sortons à l'heure du déjeuner sur de beaux alpages.
 



Puis Armony prend les commandes pour monter, par des pistes bien cassantes, jusqu'au point culminant, son paratonnerre, sa croix, ses anciens radars et son équipe de quadeux Ukrainiens bien sympathiques qui nous accompagneront sous un début d'orage jusqu'à leur "coin casse-croute" où nous n'avons pas échappé aux grandes tournées de cognac local. 





Quelques kilomètres plus loin nous posons notre campement près d'un petit village où nous avons l'agréable surprise d'apprendre que nous pouvons profiter d'un "chaudron", c'est à dire d'une grosse marmite remplie d'eau, aromatisée aux plantes et placée sur un brasier, non pas pour cuisiner mais pour nous y prélasser dans une eau flirtant les 45°C... Délicieux !




Le 10, Armony toujours aux commandes, nous décidons de rejoindre le village suivant par une piste de liaison qui, de fait, s'avère être bien plus trialisante que prévue. Trous, bosses, boue et passages à gués: la totale pour la pilote qui pensait s'exercer tranquillement ! 
Alors que le temps se gâte, nous découvrons un peu mieux l'Ukraine par un petit ravitaillement à la superette locale suivi d'un resto où l'addition s'est montrée... "sucrée" ! Le repas complet (de la bière au dessert) à 3€ par personne... nous avons du revoir le taux de change plusieurs fois pour y croire !!

10 kilomètres plus loin, nous reprenons les pistes par une longue côte soutenue et bien trop glissante... Heureusement, un rayon de soleil qui passait par là nous donne un coup de pouce en séchant un peu tout ça et c'est sous un grand ciel bleu que nous attaquons ce nouveau périple sur des pistes bien grasses à travers les crêtes parsemées de sapins. Magnifique !


Le 11, après un bivouac sous le thème pizzas calzones cuites à la braise (miam), nous continuons notre chemin de crête, bien concentrés à cheval au dessus des ornières trop profondes pour nos "petites" roues de 35 pouces, en se disant que tant que c'est facile et qu'il ne pleut pas, nous arriverions toujours à rejoindre une sortie...


Evidemment, c'est quand ça c'est compliqué (planté jusqu'au pare choc dans un bourbier) que le temps c'est gâté. Donc déplantage sous un déluge puis plus moyen de faire demi-tour jusqu'au prochain échappatoire...En espérant qu'il soit praticable car à ce moment là, à part nos cartes et des courbes de niveaux pas trop rapprochées, rien ne peut nous le certifier. On avance donc sur des oeufs jusqu'à arriver au sommet d'une descente qui marque le point de non-retour. Donc repérage à pied des différentes possibilités sous les cataractes de pluie jusqu'à trouver une option "jouable" pour pas dire "la moins pire" ;-)






5 plantages, 2 cordes rompues, 2 mouflages par Pullift, plusieurs ornières rebouchées de branchages, rondins et plaques de désemsablage, des kilos de boues déplacés et plus de 4 heures d'acharnement plus tard, nous voilà à 20 m de la route au pied de notre descente infernale mais aussi à l'entrée des 20 m de chemin privé appartenant à un paysan peu commode qui nous en barre l'accès avec son Ural 6x6... Il ne veut rien savoir mais après une vingtaine de minutes de palabres (heureusement Olga parle ukrainien) nous jouons nos dernières cartes avec une bouteille de Vodka dans une main et Elias (un an et demi) qui chouine dans l'autre... Et ça a marché ! Et tout ça sans aucun "pétage de plombs" !!! :-)

Mais c'est un peu "vidés" quand même que nous avons enquillé les 12 km de nids de poules suivant pour rejoindre notre petit paradis du jour, à savoir: un restaurant spa où nous avons pu traîner sous une vrai douche, lancer nos lessives et n'avoir qu'à mettre les pieds sous la table...




5ème jour, requinqués par une bonne nuit et par un petit rayon de soleil, je me suis attaqué au grand nettoyage intérieur/extérieur du camion bien boueux pendant qu'Armony s'est occupée d'échanger/trier les photos avec Raphaël et Olga que nous quittons pour continuer notre périple vers Lviv, notre prochaine étape.





1 commentaire:

  1. La boue ça donne pas envie...mais génial de voir des potes dans de telles situations!! Vous avez dû vous faire les muscles aussi!! :-)

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